Athanase Bocco à propos du dossier Didier Ollé-Nicole « …Je remercie le gouvernement pour sa promptitude car, je suis fier d’être Béninois… »

Ambroise ZINSOU 8 novembre 2017

Président délégué des Requins Fc de l’Atlantique, Athanase Bocco, ancien membre du Comité consensuel transitoire de la Fédération béninoise de football se confie à votre journal. Il parle du différend entre l’Etat béninois et l’ex-sélectionneur des Ecureuils du Bénin, le Français Didier Ollé-Nicole et évoque la mésaventure des Requins Fc dans le championnat.

Nous avons écouté en fin de la semaine écoulée Anjorin Moucharafou, Président du Comité consensuel transitoire de la Fbf qui a apporté la bonne nouvelle au peuple béninois dans le dossier Didier Ollé-Nicole. L’entraîneur est rentré dans ses sous, le différend entre l’Etat béninois et le coach français est désormais réglé. Néanmoins, il a fait savoir que la rupture de façon unilatérale du contrat du sélectionneur est intervenue au temps du Comité exécutif dirigé par l’Honorable Augustin Ahouanvoébla. En tant qu’ancien membre de ce Comité consensuel transitoire, vous aviez certainement débattu de ce sujet lors de vos séances. Alors, dites-nous où se situe la vérité
Avant tout propos, je tiens d’abord à remercier le ministre des sports, Oswald Homeky pour avoir pris de la hauteur et par son intermédiaire le chef de l’Etat, le président Patrice Talon qui au-delà de tout, s’est mis au-dessus de la mêlée pour pouvoir régler ce problème qui nous tenait à cœur.
Que Ollé-Nicole ait ses sous aujourd’hui, c’est une bonne chose. Mais ce qui est très important, c’est la France qui nous regarde. Et, à travers la France, le monde entier. Donc, je suis très fier d’être Béninois pour ce que le gouvernement vient de faire.
Ceci dit, je voudrais encore vous rappeler que lors de ma dernière sortie je disais qu’Anjorin Moucharafou ne dit pas la vérité au peuple. Et il l’a encore prouvé. Je le dis parce qu’en Comité, ensemble, il a été démontré et vu, grâce aux dates au moment où les choses se sont passées, que la rupture du contrat était unilatérale entre le ministère et Ollé-Nicole sous son injonction. Donc, ceci s’est passé au temps de Anjorin et non au temps de l’Honorable Augustin Ahouanvoébla. Il faut que cela soit clair, surtout pour ceux à qui il n’a pas dit ce qu’il y a.
La deuxième chose, c’est qu’au niveau du Comité, tout ne se passe pas comme vous le pensez. Peut-être que le gouvernement ne veut pas qu’on ait des problèmes de suspension et a fait payer. Mais, c’est Anjorin Moucharafou qui a fait perdre au Bénin toute cette somme. Parce qu’en son temps, comme il tenait à revenir, il avait fait le jeu avec le président Yayi Boni qui, par le truchement de l’ancien président de la Caf, Issa Hayatou, a fait retirer l’agrément au bureau exécutif dirigé par l’Honorable Ahouanvoébla. La preuve, est-ce que vous avez encore entendu parler de retrait d’agrément ? Si nous devrions voir tout le contour juridique de cet acte, nous n’en serons plus là aujourd’hui. Donc, tout ce qu’il dit est faux.
Enfin, je voudrais dire quelque chose qui me tient à cœur puisque leur football ne m’intéresse plus (C’est pourquoi j’ai démissionné. Ndlr). Je demande qu’on fasse un audit et qu’on voit les papiers concernant l’immeuble et le terrain qui abritent le siège de la Fbf à Djassin à Porto-Novo. Et qu’on vérifie les noms que portent ces patrimoines censés appartenir au peuple béninois parce qu’il y a aussi un flou à ce niveau. C’est pour dire qu’il y a beaucoup de choses à sortir dans l’avenir. J’attends que les différentes candidatures soient dévoilées pour que nous puissions faire le débat lors de la campagne afin de situer les uns et les autres.

Parlons des Requins, votre club de cœur. Avez-vous les dernières nouvelles des Awissi wassa ?
C’est un club que j’ai toujours aimé. J’ai grandi au sein de la famille Awissi wassa, par conséquent je ne vais pas rejeter, les Requins, c’est mon club. Ce que je sais, c’est que ce club ne se porte pas très bien dans ce pseudo championnat. Et comme vous le constatez, nous devons être honnêtes. Les raisons de notre démission sont maintenant justifiées. Nous avions évoqué le contrat que le partenaire Christian Lagnidé par l’intermédiaire de Lc2 devrait avoir avec la Fédération pour ce championnat pour ce qui concerne le financement, nous avons évoqué la souscription des enfants à la Cnss et aux mutuelles en cas de blessure. Qu’est-ce que vous voyez aujourd’hui ? La réalité est là et crève l’œil. Tous ces clubs ont des problèmes parce que n’importe qui ne peut pas se lever pour diriger un club. Il faut le financement. Donc, je vous avoue que les Requins se portent vraiment mal, mais, pour moi, ce n’est pas les Requins en tant que tel. Et nous attendons de voir.

Est-ce à dire que c’est le football béninois qui se porte mal ?
Le football béninois ne s’est jamais bien porté. Si vous le voulez, je vous le dis aujourd’hui. Le football béninois est géré par les mensonges, les coups bas. Le vrai problème, c’est que les gens qui dirigent le football béninois n’ont pas d’ambitions pour la discipline. Ils ont peur de se faire détrôner et se confinent dans de sales tours. Et bien, c’est ce qui se passe au niveau du football béninois. Je le dis toujours, le football béninois n’est pas encore vendable. Il n’y a pas de football au Bénin. Nous jouons encore au citron dans les quartiers.
Propos recueillis par Ambroise ZINSOU



Dans la même rubrique