Bousculade de dimanche dernier au stade de l’Amitié de Cotonou : La Fbf au chevet des rescapés

Ambroise ZINSOU 10 septembre 2015

Augustin Ahouanvoébla, président de la fédération béninoise de football

Augustin Ahouanvoébla, Président de la Fédération béninoise de football accompagné de quelques membres du bureau exécutif de la Fébéfoot, était hier au chevet des rescapés de la bousculade de dimanche dernier lors du match Bénin-Mali comptant pour la deuxième journée des éliminatoires Can Gabon 2017. Au service des urgences du Centre national hospitalier et universitaire (Cnhu) où ils ont été admis pour des soins intensifs, une femme parmi les trois rescapés a été déjà mise en exeat. Les deux autres sont désormais hors de danger et pourront rejoindre leur domicile sous peu selon les sources médicales.

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Sourou Ahoga (Médecin)
« Sur les cinq qu’on a amené à l’hôpital, il y a eu deux décès à l’entrée. Sur les trois encore vivants, il y a une femme qui a été mise en exeat hier. Les deux autres sont encore là. L’un d’eux va sortir toute à l’heure. La troisième personne va sortir d’ici demain. Sinon, tout va beaucoup mieux pour les trois patients qu’on a reçus. Comment mettre du temps à secourir ? Les gens racontent du n’importe quoi. Vous restez ici jusqu’au soir, vous avez au moins 30 malades qui arrivent. Parler pour se justifier, moi je ne veux pas. Les deux décès ont eu lieu avant leur arrivée. Puisque c’est à l’entrée qu’on a constaté. Sur les lieux, les gens ont fait ce qu’ils peuvent. Mais ils sont déjà morts avant d’arriver ici ».

Augustin Ahouanvoébla (Pdt Fbf)
« Nous sommes arrivés pour assister les malades, les blessés suite à la bousculade qui a eu lieu au stade de l’Amitié de Kouhounou le dimanche dernier. Ce que je constate avec beaucoup d’amertume, c’est que le Médecin, comme vous l’avez entendu affirmer, a dit que c’est sur place au stade que nos compatriotes ont perdu la vie, pratiquement avant le démarrage du match. Mais on l’a caché jusque-là. Ce n’est pas bien. On devrait déjà tout faire pour qu’à la fin du match, on puisse informer le peuple béninois. Il faut qu’on puisse donner les raisons pour lesquelles on a caché cela. Mais ce n’est pas grave. Nous sommes dans la République, donnons tout le temps au temps. On retrouvera tous les moyens pour clarifier ces situations. Nous sommes arrivés pour soutenir les parents des blessés, et déjà hier, personnellement, je leur ai apporté une assistance. Mais aujourd’hui, de façon tout à fait officielle, le Comité exécutif a voulu se déplacer pour vivre la situation et voir comment les accompagner pour que véritablement, nous puissions remettre aux parents des ressources suffisantes pour finir les soins. De toutes les façons, nous leur garantissons que la Fédération ne va pas les lâcher. C’est notre affaire, c’est la passion. Il faut l’accepter comme ça. J’ajoute toujours que c’est la volonté de Dieu et tout est grâce. Je vais m’organiser avec mes camarades pour aller visiter les familles éplorées et voir en quoi on peut contribuer à un certain nombre de prise en charge en ce qui concerne l’inhumation des disparus… Je tiens à rappeler que ce n’est pas une affaire d’incivisme des supporters. Le football reste l’un des grands évènements qui mobilisent beaucoup de monde et il faut absolument une stratégie d’organisation et de sécurisation de tous les spectateurs. Et c’est pour cette raison d’ailleurs que nous avons un Officier de la sécurité de la Fifa qui a reçu des formations pointues pour gérer la grande foule. Alors, avec la situation actuelle que certains entretiennent, puisque c’est dans la division qu’ils ont leur compte, c’est dans les contradictions qu’ils peuvent vivre, ils n’ont pas associé qui de droit. Il faut que l’organisateur s’explique. A ce niveau, c’est de l’amateurisme et on ne peut pas tolérer que cela continue. La vie humaine est sacrée. Moi, je ne sais pas faire la sécurisation et c’est pourquoi il y a des spécialistes. En tant que président de la Fédération, je sais que pour un évènement du genre, je dois associer toutes les fractions pour les choses se passent dans de très bonnes conditions. Je demande au peuple Béninois de se calmer totalement. C’est des choses qui arrivent et que nous pouvons toujours faire face pour aller plus loin.

Julia Dossou (Sœur de l’une des victimes)
« Je remercie la Fédération béninoise de football pour cette grande surprise qu’elle nous a faite en venant en assistance. Que Dieu vous le rende au centuple. Cela n’a pas été du tout facile. Je remercie aussi la Police. D’après ce qu’on nous a dit, elle avait un rôle très important. Je remercie également l’équipe médicale du Cnhu qui a abattu un travail formidable pour les sauver avant même qu’on en remplisse les formalités. Je rends grâce au seigneur ».



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