Can 2015 : Etalons, la descente aux enfers ?

Ambroise ZINSOU 22 janvier 2015

Les Etalons entament-ils une descente aux enfers ? On est tenté de répondre par l’affirmative. Finalistes malheureux de la dernière édition face aux Super Eagles du Nigeria, les grands absents de cette Can Guinée Equatoriale 2015, les Etalons du Burkina Faso semblent donner raison à l’ancien champion du monde 98 avec les Bleus (Marcel Dessailly) qui avait affirmé que leur qualification pour l’ultime rencontre de la Can 2015 reste un effet de hasard. Deux ans après, cette assertion semble être vérifiée. Après une qualification laborieuse, il n’y avait plus de doute sur les finalistes de la précédente édition qui étaient à un doigt de soulever la couronne continentale. Le nez dans le guidon, les poulains de Paul Put font la dure expérience de la Can avec leur statut de favoris. Pays organisateur de la Can 98, le Burkina Faso avait perdu (1-0) en match d’ouverture face au Cameroun grâce à un but d’Alphonse Tchami (20’). La suite, on la connaît. Les Etalons vont battre respectivement l’Algérie et la Guinée pour décrocher leur ticket pour les quarts de finale. Ensuite, ils disposeront de la Tunisie en quarts avant de courber l’échine face à l’Egypte, vainqueur de la compétition. Ils finiront quatrièmes après avoir perdu la petite finale aux tirs au but devant la Rd Congo alors qu’ils menaient (3-1) au score avant de se faire rattraper (4-4). Après, cette Can qu’on peut considérer comme la meilleure performance du Burkina Faso en phase finale de la plus prestigieuse compétition, les Etalons n’ont aligné que des espoirs déçus. L’équipe de Kassoum Ouédraogo, Habib Bamogo, Moumouni Dagano, Jonathan Pitroïpa et autres Alain Kaboré contre toute attente, va rebondir en Afrique du Sud en 2013. Cet espoir nourri après que Paul Put a pris les commandes de l’équipe suite au départ de Paulo Duarte ne va durer qu’un feu de paille. La machine des Etalons en Guinée Equatoriale est grippée et l’équipe vit un cauchemar. Battus (2-0) par le Gabon, Jonathan Pitroïpa et ses partenaires vont caler devant le Nzalang National de la Guinée Equatoriale qui compte désormais 2 points au compteur. La pilule sera amère quand les vice champions de 2013, déjà derniers au classement, vont sortir de la compétition par la petite porte. Que peut-on attendre d’une équipe sans armes dans une compétition dont le niveau est élevé ? Absolument rien en ce sens que de la défense en attaque en passant par le milieu de terrain, il n’y a pas de la matière. Comme le clament les Ivoiriens, « Il n’y a pas l’homme, c’est du Maïs ». Aristide Bancé et les frères Traoré sont alors appelés à un sursaut d’orgueil lors du troisième match de groupe afin de donner espoir à tout un peuple qui vit une transition politique depuis quelques mois.

Les excuses de Gervinho
Exclu pour avoir giflé un adversaire lors du match qui a opposé la Côte d’Ivoire à la Guinée, mardi lors de la CAN 2015, Gervinho a fait amende honorable en présentant ses excuses.
Gervinho plaide coupable. Auteur d’un geste d’humeur sur Naby Keita, qui lui a marché sur le pied, mardi lors du match nul entre la Côte d’Ivoire et le Guinée dans le cadre de la 1ère journée de la CAN 2015, l’attaquant ivoirien a présenté ses excuses pour son attitude qui lui a valu une exclusion
"Je tiens à présenter toutes mes excuses à la nation ivoirienne, à mes coéquipiers, aux supporters et aux organisateurs de la CAN pour ce geste de colère qui ne me ressemble pas, et qui n’a évidement pas sa place sur un terrain de football", a posté le joueur de la Roma depuis son compte Twitter. Reste que ces excuses, si elles devraient apaiser la colère de certains fans, ne devraient pas épargner l’Eléphant d’une lourde suspension, l’ancien international sénégalais Habib bèye ayant écopé de quatre matchs pour un geste similaire.

Le Congo fait tomber le Gabon !

Le Congo peut se frotter les mains

Qualifié en cas de succès, le Gabon a concédé une surprenante défaite face au Congo (0-1), mercredi à Bata. Grâce à cet exploit, les Diables Rouges prennent les commandes du groupe A de la CAN 2015 après deux journées ! Les Congolais remportent leur première victoire dans la compétition depuis 1974.
Cette CAN 2015 est très ouverte, cela se confirme. Après deux journées, ce ne sont ni le Gabon, outsider annoncé, ni le Burkina Faso, vice-champion d’Afrique, ni même l’hôte équato-guinéen qui sont en tête du groupe A, mais bien le surprenant Congo de Claude Le Roy. Les Diables Rouges ont viré en tête à l’issue de leur succès face au Gabon (1-0), mercredi à Bata.
Qualifiées en cas de succès, les Panthères sont pourtant entrées dans le match du bon pied, en s’imposant au milieu de terrain sous l’impulsion du trio Poko-Ndong-Madinda et en se créant plusieurs occasions dès les premières minutes. Sur une remise de Malick Evouna, Frédéric Bulot reprend d’une demi-volée qui file droit sous la barre, mais Christopher Mafoumbi est à la parade (4e).
Nom : Mafoumbi. Activité : en recherche d’emploi
Licencié par son club du Pontet (CFA, 4e division française) 48H avant le coup d’envoi de la CAN, le dernier rempart congolais se montre encore à son avantage lorsque sa sortie fait manquer le cadre à Evouna, parfaitement lancé en face-à-face par Lévy Madinda (19e). Peu à peu, les Diables Rouges parviennent à équilibrer les débats. A gauche notamment, Arnold Bouka Moutou donne le tournis à Lloyd Palun, contraint à la faute (14e).
Malgré deux blocs bien en place, les offensives s’enchaînent de chaque côté. Mais c’est le Gabon qui reste le plus dangereux. Servi par Palun dans la surface, Madinda, intenable ce soir, réalise un coup du sombrero et enchaîne par une frappe qui passe juste à côté (41e). Puis, sur un coup-franc de Pierre-Emerick Aubameyang, c’est encore Mafoumbi qui s’impose en maître (45e+1).
A trop laisser passer sa chance, on finit par en payer le prix. Si le Gabon avait donné la leçon au Burkina Faso lors de la première journée, ce sont cette fois les Panthères qui l’ont appris à leurs dépens. Au retour des vestiaires, sur un corner anodin, Bruno Ecuele Manga et son partenaire de la charnière centrale Aaron Appindangoye ne s’entendent pas, le ballon revient sur Prince Oniangué aux six mètres, qui expédie le ballon au fond des filets (48e) ! Critiqué lors du match d’ouverture, le capitaine des Diables Rouges tient sa revanche.
Le Rémois n’est pas loin du doublé quelques minutes plus tard sur une volée boxée par Didier Ovono (54e). Bousculé par le Gabon, le Congo souffre mais ne cède pas. Madinda manque encore le cadre d’un cheveu (58e, 81e), plusieurs fois lancé en profondeur, Evouna est signalé hors-jeu pour quelques centimètres, tandis que Bulot, perturbé par la sortie de Mafoumbi, ne trouve pas mieux que le poteau (68e). Le Congo tient son exploit, Thievy Bifouma aurait peut-être même pu récolter un penalty (93e).
Grâce à sa première victoire lors d’une phase finale de CAN depuis 1974, le Congo mène la danse dans le groupe A et n’aura besoin que d’un nul dimanche contre le Burkina Faso pour atteindre les quarts de finale. Deuxième, le Gabon garde toutefois son destin en main avant de défier l’hôte équato-guinéen.



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