coupe du monde 2014 : La volonté seule ne suffit pas

La rédaction 25 juin 2014

Contre le Brésil, le Cameroun a, visiblement, eu un grand sursaut d’orgueil et fait preuve d’une volonté louable. Mais le score final (1-4) a réduit à néant ces qualités qu’on ne connaissait plus à ces “Lions“ désormais sans crocs ni griffes. Comme quoi, les qualités techniques et morales, si grandes soient-elles, ne peuvent s’exprimer que dans un creuset bien moulé par une discipline et une organisation bien pensées. Depuis des décennies, le Cameroun fait les frais de ces manquements qu’ils ont voulu corriger en 90 mn. A corps perdu et dans des courses effrénées, ils ont fini par perdre force et haleine. Et ce qui devait arriver arriva. Les Brésiliens, bien organisé, qui savent ce que patience et usure du temps signifient, ont profité de l’accalmie obligatoire qui allait succéder à ces folles chevauchées. En perte de jus et de lucidité, les Camerounais ont ouvert des brèches dans lesquelles Neymar et compagnie se sont engouffrés, s’en donnant à cœur joie. Et Fred le contesté va en profiter pour, enfin, marquer son premier but de ce Mondial. Mais comme nous n’allons pas continuer à tirer sur l’ambulance Cameroun, nous nous évertuerons à constater que, au vu des qualités qu’ils ont démontrées tant que leurs muscles le leur permettaient, l’espoir de retrouver les Lions Indomptables de nos grandes amours et de nos rêves envolés peut revenir. Ils peuvent même aller au-delà de ce qu’ils nous avaient offert comme succulences, dans un passé presque relégué aux calendes grecques. Mais cet espoir doit trouver sa source dans une réorganisation complète de tout le système. A commencer par le départ de tous les caciques dont l’esprit est clôturé par les gains faciles ramassés sur le dos des vrais acteurs que sont les contribuables et les joueurs. Ensuite, user d’un véritable lavage de cerveau des joueurs par un bon sens du civisme et le respect de la patrie afin d’ôter d’eux le mercantilisme qui régit leur mode de pensée.
Il n’est pourtant pas difficile de réussir, pour peu que l’on en ait envie. Même si l’Espagne connaît un passage à vide avec ce Mondial, elle a régné sans partage sur l’Europe et presque autant sur le monde du Football pendant 5 ans au moins, à savoir 2 Coupes d’Europe des Nations intercalées par une coupe du monde. Il serait fastidieux de citer les trophées engrangés par ses clubs depuis une décennie. L’organisation du sport par la formation à la base, dans des structures formalisées, est le fondement incontournable pour des résultats pérennes. La Côte d’Ivoire en avait pris le chemin. Par ce faire, elle a formé, rationnellement, toute cette gamme de bons et très bons joueurs tels que Gervinho et Yaya Touré qui nous enflamment. Même si les “Eléphants“ n’allaient pas au bout de leur énorme potentiel, ils reviendront encore plus forts, parce que la relève est assurée. Il en est de même du Nigeria dont les cadets (-17 ans) viennent de remporter le dernier mondial de leur catégorie. Des 3 locomotives actuelles du football africain, seul le Cameroun reste à quai. Il a intérêt à se réveiller de la torpeur dans laquelle il reste englué, au seul souvenir de ses lustres qui s’estompent avec le temps.
Béchir Mahamat



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