Coupe du monde Brésil 2014:Zoom sur les groupes E et F

Ambroise ZINSOU 4 juin 2014

Groupe E
La France et la Suisse en pole position

La France semble être bien logée dans cette pool

Logée dans un groupe « facile » composé de la Suisse, du Honduras et de l’Equateur, la France est très attendue pour cette Coupe du monde au Brésil. Championne du monde en 1998 à domicile avec une génération dorée, Zidane, Sagnol, Deschamps, Petit, Lizarazu, Leboeuf, Desaily Blanc, Barthez, Thuram, Dugary, Vieira, et autres Guivarch, la France marque toujours sa Coupe du monde, peu importe la manière. Après l’édition ratée de Knysna en Afrique du Sud il y a quatre ans où les Bleus se sont négativement illustrés et sont sortis de la compétition dès les matches de poules, il est attendu d’eux une bonne participation au Brésil. Didier Deschamps et ses poulains vont non seulement soigner l’image de la France au Brésil mais aussi aller le plus loin possible dans la compétition comme ce fut le cas en 2006 en Allemagne après la gifle reçue en Corée et au Japon en 2002. Alors champions en titre, les Bleus ont fait un mondial catastrophique. Le malheur avait commencé par le Sénégal de Pape Bouba Diop, El Hadj Diouf, Tony Silva, Henry Camara, Khalilou Fadiga, Salif Diao, Souleymane Camara, etc qui les avait mis à genoux en match d’ouverture par le score de un but à zéro. La suite, on la connaît. La France de Raymond Kopa, de Juste Fontaine, de Michel Platini et de Zidane a quitté la compétition sur la pointe des pieds. Mais l’héritage laissé par Aimé Jacquet après le sacre de 1998 sera perpétué par une équipe de France qui a déjoué tous les pronostics en Allemagne en 2006. Elle sera opposée en finale à l’Italie. Mais la Squaddra Azurra va se montrer plus fort que les Bleus qui ont perdu leurs nerfs en fin de rencontre. Le coup de tête de Zidane sur Materrazi a terni l’image d’une finale qui a perdu toute son élégance. En Afrique du Sud, l’équipe était très attendue suite à une qualification sur le fil après les barrages devant l’Ireland. Thierry Henry, d’une main de « Dieu » ou de « Diable » a marqué le but qui envoyait la France au Mondial. Mais on peut affirmer que c’est la main de « Diable » en ce sens que cette participation de la France à la Coupe du monde 2010 a marqué négativement les vestiaires. D’abord, le coach Raymond Domenech avait mis de côté certains jeunes joueurs très prometteurs. Ensuite, l’ambiance au sein de l’effectif était délétère entre joueurs d’une part et entre joueurs et entraîneur d’autre part. Voilà que Brésil s’annonce plus ou moins sous de bons auspices pour Didier Deschamps qui avait rejoint l’équipe en pleines éliminatoires en remplacement de Laurent Blanc. Au cours d’un match historique au stade de France face à l’Ukraine pour le compte des matches retour des barrages, les Bleus ont remonté les deux buts encaissés et en ont marqué un en plus pour assurer une qualification pour le pays de la Samba. La chance aidant, la France tombe dans le groupe E aux côtés des néophytes, ce qui fait d’elle l’un des favoris de cette poule. Outre Samir Nasri laissé par Deschamps pour avoir un vestiaire apaisé, l’équipe semble avoir un bon état d’esprit. Matuidi, Benzema, Pogba, Lloris, Varane et Ribery incertain constituent les pions sur lesquels Deschamps va pouvoir compter pour s’en sortir. L’équipe va miser sur des individualités et sur un mental hors pair de ces jeunes pleins d’avenir.
60 ans après son dernier quart de finale à domicile, la Suisse avec ses 10 participations au Mondial prend le statut de favori dans ce groupe E après la France. L’équipe dirigée de main de maître par Ottmar Hitzfeld, un coach qu’on ne présente plus, a fait de très belles éliminatoires avec 7 victoires et 3 nuls. Sortie après les matches de poules en Afrique du Sud en 2010, la sélection helvète va s’appuyer sur son bloc et quelques individualités pour faire la différence. L’équipe de la Suisse pourra rêver d’un nouveau quart de finale si elle arrive à passer le tour des poules. Mais le chemin n’est pas sans embûches, l’Equateur et le Honduras restent en embuscade.

L’Equateur et le Honduras en balade ?

le match Pas-Bas et Angleterre ne sera pa du tout facile à jouer

Crédité d’une place en huitième de finale lors du mondial allemand en 2006, l’Equateur avec ses trois participations en phase finale de Coupe du monde va poursuivre l’apprentissage dans un groupe E expérimental. Quatrième de la Zone Amsud, « La Tri » emmenée par Reinaldo Rueda n’est pas une foudre de guerre, mais pourrait compter sur ses quelques stars que sont Antonio Valencia qui évolue à Manchester United en Angleterre, Juan Carlos Paredes du Barça et Jefferson Montero pour franchir l’étape du premier tour. L’équipe de l’Equateur dispose d’un atout, celui de la cohésion au sein du groupe. La majorité des joueurs évoluent dans le championnat mexicain, excepté quelques 5 éléments qui jouent en Europe. Donc, il faut se méfier de cette équipe afin d’éviter d’éventuelles surprises.
Qualifiés pour une deuxième Coupe du monde consécutive après la première participation en 1982, les Catrachos du Honduras sont à prendre très au sérieux même s’ils ne disposent pas d’un statut de trouble-fête. L’équipe de Luiz Fernando Suarez a déjà annoncé les couleurs en s’imposant devant le Mexique (2-1). Le Honduras qui avait terminé troisième des éliminatoires de la zone Amérique du Nord et Caraïbes peut se révéler un élément perturbateur dans ce groupe E où, sur papier, il est appelé à jouer les derniers rôles. Les Honduriens vont poursuivre l’apprentissage et peuvent compter sur des joueurs très volontaires et généreux dans l’effort. Avec un mental de fer doublé d’un bon état d’esprit, ils peuvent créer la sensation et jouer crânement leurs chances. Habitué aux championnats européens, le Honduras pourrait être une épine dans la plante du pied des Bleus qui auront un œil sur le groupe F pour les huitièmes de finale. Alors, méfiance donc !!!

Groupe F
L’Argentine et le Nigeria : frères ou ennemis ?

Le Nigeria a de soucis à se faire pour sa première rencontre

Dans ce groupe F composé de l’Argentine, du Nigeria, de la Bosnie et de l’Iran, les pronostics vont bon train. Si l’équipe de l’Albiceleste bénéficie de la faveur des pronostics et sort d’office du lot à cause de son vécu en Coupe du monde et disposant d’une équipe de feu pour le Brésil, la deuxième place sera âprement disputée entre le Nigeria et la Bosnie. Eliminée en quart de finale par l’Allemagne en Afrique du Sud, l’équipe conduite par l’emblématique capitaine, Diego Armando Maradona « El Pibe de Oro, le Gamin aux pieds d’or » sera au Brésil avec un effectif flamboyant, surtout en attaque. Après une première Coupe du monde où il a été transparent et n’a marqué aucun but, Leonel Messi est très attendu au Brésil. Quadruple Ballon d’or, le joueur du Fc Barcelone qui a fait une saison en demi-teinte aura la lourde mission non seulement d’être le capitaine mais aussi de porter toute une nation, tout un peuple. L’Argentine qui court après un nouveau sacre mondial depuis l’édition de 90 en Italie dispose de ressources humaines de qualité. Même s’il est vrai que l’équipe de feu de 2002 qui était en Corée et au Japon n’a pas pu combler les attentes et est rentrée après les rencontres de poules, il n’en demeure pas moins que celle de cette année va nourrir de véritables ambitions, atteindre le carré d’as. Une mission difficile mais pas impossible si Higuain, Aguero, Di Maria, Messi, Zabaleta, Lavezzi et consorts se montrent solidaires pour batailler dur comme la génération des Burruchaga, Redondo, Pompido, Maradona et consorts qui ont remporté la Coupe du monde en Italie. Leonel Messi devra se remettre de ses déboires de la saison et avoir la tête tranquille afin de porter l’équipe de l’Argentine le plus loin possible. Sans quoi, il va rater son deuxième mondial et cela pèsera lourd dans la balance. Alejandro Sabella doit pouvoir tenir le discours qu’il faut pour amener ses poulains à sortir le grand jeu lorsqu’on sait que l’équipe va compter sur des individualités en milieu de terrain comme en attaque avec beaucoup de méfiance en défense.
Champions d’Afrique en titre, les Super Eagles du Nigeria partent au Brésil avec le même statut que celui d’il y a 20 ans aux Usa. Auréolés de la Can 94 en Tunisie, Peter Rufaï, Stephen Keshi, Samson Siasia, Uche Okafor, Benedict Iroya, Augustine Egouavon, Garba Lawal, Emmanuel Amenike, Daiel Amokachi, Jay-Jay Okocha, Georges Finidi, Uche Okwechuku, Rachidi Yèkini et consorts étaient les grands favoris de la Coupe du monde au pays de l’Oncle Sam. Qualifiés pour les huitièmes de finale dans un groupe composé de la Grèce, de la Bulgarie et de l’Argentine, les Nigérians tombent sur l’Italie de Roberto Baggio. Mais le discours du coach italien Arigo Sacchi a été payant puisque les Super Eagles vont se faire éliminer, faute d’expérience. Cette année, l’équipe repart avec les mêmes avantages et semble acquérir l’expérience avec la présence de Mikel Obi, Joseph Yobo, Vincent Enyeama et Peter Odemwingie. Stephen Keshi, alors joueur, sera cette fois-ci sur le banc en tant qu’entraîneur. Il sera assisté de Daniel Amokachi pour parachever l’œuvre. Et comme à l’accoutumée, les Nigérians croiseront encore le fer avec les Argentins dans ce groupe F. Argentine-Nigeria, c’est désormais une histoire de frères ou d’ennemis. Une fois encore, les deux équipes bénéficient du statut de favoris dans leur groupe. Stephen Keshi qui est aux commandes à la tête des Super Eagles fait montre de rigueur et de dextérité dans le travail. Pourvu qu’il arrive à garder le même rythme pour la suite.

Une première pour la Bosnie, du jus pour l’Iran ?

l’Iran semble trouver sur sa voie une proie facile mais...

Pour sa première expérience en une phase finale de la Coupe du monde, la Bosnie, bien qu’étant néophyte, pourrait bien jouer dans la cour des grands. L’équipe conduite par Safet Suzic, ancien sociétaire du Paris Saint Germain est constituée de très bons joueurs capables de faire basculer à eux seuls toute une rencontre. Dzeko, Pjanic, Ibisevic et autres Sejad Salihovic constituent des poisons pour leurs adversaires. La Bosnie reste une eau dormante qu’il faut craindre car le challenge sera de taille dans ce groupe F. Ils seront alors trois à prétendre à deux places. Il s’agit de l’Argentine, du Nigeria et de la Bosnie.
Mais, il va falloir aussi compter avec l’Iran qui aura peut-être son mot à dire. Pour sa quatrième participation à une phase finale de la Coupe du monde, l’Iran ne semble pas encore atteindre la maturité. De sa position de petit poucet dans ce groupe F malgré son vécu, l’Iran qui n’a rien à perdre ni rien à gagner pourrait tout au moins accrocher les grosses cylindrées. L’Argentine, le Nigeria et la Bosnie doivent se méfier de cette équipe conduite par Javad Nekounam et qui voudra à tout prix créer la grosse surprise dans ce groupe F.



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