Cyclisme au Bénin Quand un champion gagne 50.000 Fcfa !!

Ambroise ZINSOU 11 juin 2014

Déception !! Oui ! La joie qui animait Augustin Amoussou, Cycliste de Zoum Zoum Vélo club de l’Ouémé après avoir remporté le titre de champion du Bénin samedi dernier s’est aussitôt transformée en déception. L’athlète qui a parcouru les 120 km réglementaires a été stupéfait de constater qu’il n’y avait que 50.000 Fcfa dans l’enveloppe qui lui a été remise par le président de la Fédération béninoise de cyclisme, Rhétice Dagba. Pour un championnat national organisé quelques jours après le « 11ème Tour cycliste du Bénin », la mobilisation n’était pas ce qu’elle devait être. Il n’y avait que 18 coureurs en lice pour une compétition statutaire annuelle, la seule de grande envergure pour cette Fédération. Ce qui laisse déjà douter du sérieux qui a entouré l’évènement. Sinon, comment comprendre qu’un championnat qui se tient de façon annuelle soit bafoué jusqu’à ce point. Une enveloppe de 50.000 Fcfa, c’est ridicule, à la limite misérable pour des athlètes qui se défoncent toutes les semaines. Quel tort ont-ils commis en choisissant de faire du vélo ? Les responsables de la Fédération peuvent-ils accepter que leurs enfants soient traités ainsi ? Quel goût de la pratique de ce sport sont-ils en train de donner à la jeunesse qui nourrit l’espoir de ce qu’un changement pourrait s’opérer au niveau de tous les sports au Bénin ? A ces interrogations, une seule réponse vient à l’esprit, l’amateurisme. Gagner moins de 500 Fcfa/Km pour une compétition statutaire à laquelle l’Etat a contribué, c’est inédit ! Et ce n’est qu’au Bénin qu’on peut assister à cet état de choses. Nul n’ignore le mauvais traitement qu’on inflige aux sportifs béninois, toutes disciplines confondues. Mais le cas de la Fédération béninoise de cyclisme sort de l’entendement. De sources concordantes, la Fédération béninoise de cyclisme aurait reçu, conformément au calendrier établi par le ministère des sports après notification et arbitrage, le quart de la subvention allouée à chaque Fédération sportive. Donc, c’est avec le quart du montant notifié que les responsables ont organisé ce championnat, la seule activité qu’ils ont d’ailleurs au cours de cette année. Curieuse anecdote, aucune promesse n’a été faite au champion et autres vainqueurs par rapport aux autres échéances pour l’allocation du reste de la subvention. A quoi vont servir les trois quarts du montant notifié restants ?

Le ver est dans le fruit
Le traitement dégradant dont sont victimes les sportifs Béninois dans leurs disciplines respectives dépend du choix des dirigeants. Et c’est un problème structurel et de vision qui concerne toutes les Fédérations sportives. Même s’il est vrai que le ministère ne peut pas tout faire à lui seul et que les dirigeants doivent aller chercher des sponsors afin de mobiliser des ressources additionnelles, le douteur sur la crédibilité de certains responsables à la tête de nos Fédérations sportives fait repousser certains sponsors et autres mécènes. Donc, le ver est dans le fruit. Et il revient aux acteurs qui élisent ces responsables de savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Depuis plusieurs années, le cyclisme béninois est plongé dans une léthargie qui ne dit pas son nom. Voilà une Fédération sportive qui n’est pas en mesure d’acheter de vélos aux coureurs de l’équipe nationale. Les 6 vélos qui sont là aujourd’hui leur ont été octroyés par l’actuel ministre des sports. Pire, la discipline ne prospère pas et ne laisse entrevoir aucune lueur d’espoir aux pratiquants, malheureusement, les dirigeants s’y accrochent.



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