Entretien avec Didier Ollé-Nicolle, nouvel entraîneur des Ecureuils du Bénin : « …Ceux qui vont porter ce maillot sont de gros boxeurs et ils mettront leur vie sur le terrain pour le bien du pays… »

Ambroise ZINSOU 17 mars 2014

Présenté au public le vendredi 14 mars dernier, Didier Ollé-Nicolle, le nouvel entraîneur des Ecureuils du Bénin se confie à votre journal. Le nouveau sélectionneur parle des conditions qui ont abouti à son choix à la tête des Ecureuils et dévoile son programme à la tête du Onze national du Bénin.

Ollénicole, le nouvel entraîneur des Ecureuils annonce les couleurs

Quelles sont vos premières impressions après votre nomination ?
Si je suis là aujourd’hui, c’est que mes impressions sont bonnes. Je suis venu il y a une quinzaine de jours à Cotonou pour discuter avec le Comité exécutif et puis avec le Président. Ils m’ont dévoilé les grandes lignes du Projet. J’avais donné aussi mes idées. Et puis rapidement, ils m’ont dit que c’est moi qu’ils voulaient pour entraîner le Bénin et qu’ils s’étaient déjà renseignés. Donc déjà ils m’ont contacté, ça m’avait fait plaisir. J’ai eu un très bon accueil et j’ai senti que j’ai affaire à des gens très sérieux qui ont envie de démarrer sur une feuille blanche et développer le football au Bénin. Il faut démarrer avec la formation des entraîneurs, pour rebâtir une équipe nationale qui a des ambitions. Cette soirée de gala de présentation du Projet aux décideurs politiques et économiques montre qu’on a envie de bâtir quelque chose.

Déjà de loin, avez-vous une idée sur l’équipe du Bénin ?
Oui ! Je suis en France, en Europe au plus haut niveau depuis longtemps. Je suis un amoureux du foot, donc je suis les championnats et un certain nombre de garçons du Bénin quand j’ai entraîné Nice. J’ai joué contre Stéphane Sessegnon quand il était au Psg. J’avais Michaël Poté avec moi à Clermont et qui m’a suivi à Nice. Voilà donc, j’avais mes joueurs qui jouent dans la sélection du Bénin. Je suis depuis la France cette sélection et je regardais sa composition d’équipe. En plus, il y a un certain nombre de garçons qui, depuis un ou deux ans, mettent les pieds au plus haut niveau. Je veux parler des garçons Adeoti, Hountondji, comme Amèvi à Nice que je suis particulièrement et que je vais rencontrer rapidement, Rudy Gestede qui est en Angleterre et qui a eu l’envie de porter ce maillot. Quand je suis là il y a une quinzaine de jours, j’ai assisté à plusieurs matches, j’en suivrai d’autres. Rapidement, j’effectuerai des rassemblements avec les meilleurs joueurs qui évoluent au pays pour me donner une vraie opinion des forces en présence.

Pensez-vous avoir la poigne nécessaire, la diplomatie pointue pour aller à l’assaut des binationaux ?
Je vais donner mon accord ! Est-ce que j’ai la poigne, je ne sais pas. Mais il y a un certain nombre de garçons que j’ai répertorié, je vous ai cité quelques uns, il y en a d’autres. Des garçons comme Codjia, Jonathan qui joue à Caen, etc, que j’apprécie bien. Après, il y a de jeunes joueurs comme Aguemon qui est en National, Vannes et qui est prêté par Toulouse. Vous savez, je suis un entraîneur qui a prouvé un certain nombre de choses en France et ces joueurs que vous ai cités me connaissent. Ils savent qui je suis. Il y a certains qui m’ont déjà fait savoir que si c’était moi l’entraîneur, qu’ils sont prêts à jouer pour le Bénin. Très rapidement, je ferai également l’effort de voir les jeunes garçons au plan local qui ont des potentialités et qui peuvent faire un saut dans les grands clubs. Qu’ils prennent conscience de leur potentiel et travaillent parce qu’il faut travailler plus. Et puis après, de vite rencontrer les garçons effectivement franco-béninois pour enlever peut-être de leur tête le rêve de jouer pour l’équipe de France, parce que c’est très compliqué et leur dire de venir participer à une belle aventure avec ce Projet et avec moi en tant que sélectionneur.

Quel est votre cahier de charges à la tête de l’équipe nationale ?
Aujourd’hui, le cahier de charges, c’est de participer à l’éclosion des entraîneurs au pays de par mon expérience, puisque je suis un formateur en France. Et trois jours avant que je n’’arrive ici au Bénin, j’étais à la Direction technique nationale (Dtn) de France pour former les jeunes entraîneurs. Voilà, c’est un peu ma mission au Bénin, aussi les aider à ce niveau-là. Ensuite, rapidement mettre en place un regroupement des meilleurs joueurs locaux. Et puis, également, me rendre en Angleterre , en France, voire d’autres pays, en Autriche (Salzbourg) pour rencontrer Jodel Dossou et d’autres joueurs, pour vraiment leur faire part de mon Projet de jeu, mes ambitions de projets sportifs et puis de sentir l’envie d’adhérer à 100% à ce maillot et puis porter fort les couleurs des Ecureuils.

Est-ce que vous avez déjà signé votre contrat ?
Pas encore ! Le contrat devrait être signé prochainement et devrait commencer pour durer deux ans renouvelables.

Avez-vous une idée sur vos pairs qui ont pris par ici ?
Pas du tout ! Faut pas se faire une fausse idée. Parce que c’était une autre époque, avec d’autres dirigeants et d’autres projets. Je connais bien Michel Dussuyer que je j’apprécie bien. Je crois qu’il n’a pas eu la chance de faire ses preuves en France, mais il a abattu un travail formidable (le meilleur que le Bénin ait connu Ndlr) au Bénin. Voilà, je m’appuierais sur lui puisque c’est quelqu’un que j’apprécie. Les autres, s’ils n’ont pas réussi dans un autre contexte avec d’autres dirigeants, je préfère participer à la nouvelle aventure avec les nouveaux dirigeants. Et partir avec des idées fraîches, les miennes.

Cela veut-il dire que l’équipe du Bénin disposera d’une nouvelle philosophie de jeu ?
Pour ceux qui me connaissent, je suis reconnu en France, en Europe, en première division, ils savent que je suis un entraîneur qui a des profils de jeu, qui a des idées et une grosse exigence dans le travail. Michaël Poté a joué pendant trois ans avec moi, deux ans à Clermont et un an à Nice, il vous dira qui je suis comme entraîneur. C’est plus facile à des gens qui m’ont côtoyé de l’autre côté de la barrière de vous parler de moi. Ceux qui vont porter ce maillot, il faudra qu’ils me prouvent qu’ils en ont très envie, et qu’ils sont de gros boxeurs. Et puis, qu’ils sont capables de mettre leur vie sur le terrain pour le bien du pays.
Propos recueillis par Ambroise ZINSOU



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