La saga des stars-enfants

La rédaction 1er juillet 2014

Elles étaient attendues avec beaucoup d’impatience. Mais seul Cristiano Ronaldo a fait défection parmi les stars annoncées pour luire de leur éclat au pays du football champagne, du football Samba. Le football que Pélé a réinventé et que Neymar se jure de perpétuer. Comme une âme en peine, la Diva portugaise a traversé ce mondial comme si l’air sud-américain de ses principaux rivaux (Messi et Neymar) lui avait anéanti toutes ses forces et ses certitudes. Seule la vue du Ghana a semblé lui redonner un regain de forme. Peut-être a-t-il voulu montrer à ce charlatan ghanéen que les sortilèges qu’il prétendait lui avoir jetés lui servaient, en fait, de stimulant. Toujours est-il que c’est à cette seule occasion qu’il a semblé sortir de sa torpeur. Sinon, pour le reste, il a été une vraie ombre chinoise.
Pendant ce temps, Messi, son ennemi intime, faisait des siennes à chacune de ses sorties. Un peu timide voire timoré au début, faute à une équipe argentine assez approximative, notre lutin s’est amélioré, au fil du temps, pour se bonifier carrément lors du 3ème match. Malheureusement pour nous, c’était contre le Nigeria, une équipe africaine. Auteur de 4 des 6 buts de son équipe, le quadruple ballon d’or européen est bien parti pour être parmi les meilleurs de ce mondial de tous les suspenses. Il en va de même de Neymar que les embruns des côtes natales semblent tonifier. Il est l’homme à tout faire de ce Brésil dont la brillance date d’une période déjà lointaine. Après les échecs consécutifs de leurs équipes les plus attrayantes en 1982 et 1986, les joueurs commencent à s’exiler massivement, de même que les entraîneurs. Le brassage de leur technique naturelle et de la rigueur disciplinaire qu’ils vont apprendre en Europe va accoucher de ce football insipide mais efficace qu’ils nous ont montré avec leurs victoires finales en 1994 et en 2002. Neymar reste, avec Thiago Silva, les seuls artistes au milieu d’une équipe de bourrins qui, en plus, bénéficient d’une chance de … cocus. Heureusement que la Colombie nous berce encore par la fluidité et la beauté de son football que le génial James Rodriguez anime de tout son talent naissant. Il est un vrai régal pour les yeux et une vraie torture pour les adversaires. Le jeune Joel Campbell est sur la même voie, malgré le match insipide que son équipe (Costa Rica) a livré face à la Grèce. Mais, comme la chance est souvent la partenaire du talent, la qualification a couronné l’équipe la plus dotée de cette qualité, à l’exemple du capitaine Bryan Ruiz au pied gauche magique. Benzéma aussi a, jusqu’ici, répondu présent, aidé en cela par Valbuena, le petit bout d’homme au dépositoire du jeu français et tellement intelligent. L’Allemand Müller, tout en discrétion, est d’une efficacité effrayante.
Les statistiques les plus impressionnantes se situent au niveau des meilleurs joueurs de ce mondial. Joël Campbell, Rodriguez James et Neymar ont 22 ans chacun. Thomas Müller en a 24. Lionel Messi et Karim Benzéma ont, pour leur part, 27 ans. Comme quoi, la précocité des joueurs a pris le pas sur leurs aînés à cause des compétitions auxquelles ils sont habitués, pour la plupart, dans des centres de formations. Il reste à l’Afrique de s’en imprégner. Mais cela passe par l’érection des infrastructures adéquates. Ce qui est loin d’être le souci de nos dirigeants.
Béchir MAHAMAT



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