Mettre fin au contrat du sélectionneur des Ecureuils, Didier Ollé-Nicolle : Une erreur à ne pas commettre, le Bénin n’a plus besoin de ça !!!

Ambroise ZINSOU 11 août 2014

Sans salaire depuis son recrutement il y a cinq mois, les jours du sélectionneur des Ecureuils du Bénin, Didier Ollé-Nicolle seraient-ils compter à la tête du Onze national ? Difficile de répondre à cette question. Mais une chose est sûre, le technicien français ne fait plus l’unanimité dans le cercle fermé des dirigeants du sport roi béninois. Pendant que certains optent pour son départ, d’autres estiment qu’il reste afin de poursuivre l’œuvre entamée.

Partira ou ne partira pas ? Difficile de le dire. Ce qui est certain, c’est qu’il y a des choses qui se trament dans l’ombre pour faire partir le sélectionneur des Ecureuils du Bénin, Didier Ollé-Nicolle qui est sans salaire depuis son recrutement il y a cinq mois. Une situation dramatique, mais qui ne l’a pas empêché de faire son travail à la tête du Onze national. Même s’il est vrai que le Bénin est hors course pour les rencontres de poules pour le compte des éliminatoires de la Can Maroc 2015 suite à son élimination par le Malawi, le coach n’a pourtant pas démérité. Didier Ollé-Nicolle a travaillé avec des moyens de bord et au jour d’aujourd’hui, le Bénin peut se targuer d’avoir une équipe nationale locale qui est en mesure de titiller les grandes équipes du continent. Mais cela ne suffit pas. L’équipe nationale seniors, absente aux Can Guinée Equatoriale-Gabon 2012 et Afrique du Sud 2013 continue sa traversée de désert. Plus de compétitions pour les Ecureuils du Bénin avant les éliminatoires de la Can Libye 2017. En principe, ce temps devrait être mis à profit pour faire un travail rigoureux afin de rendre plus compétitive l’équipe surtout que l’effectif dont on dispose aujourd’hui doit faire rêver. Donc, le mieux, ce n’est pas la rupture du contrat du sélectionneur national qui s’est échiné à donner un visage à l’équipe nationale du Bénin.

Ne pas faire partir Didier Ollé-Nicolle

Augustin Ahouanvoébla, président de la fédération

A tous les coups, les dirigeants béninois détiennent la palme d’or de limogeage d’entraîneurs. En dix ans, le Bénin a utilisé plus de dix entraîneurs. Cette attitude des dirigeants du football béninois n’a pas arrangé notre pays qui continue de sombrer dans les profondeurs du classement mondial Fifa Coca-Cola. Sinon, comment comprendre qu’après chaque élimination à la Can comme dans les éliminatoires, il faut changer d’entraîneur. Et cette pratique actuellement est orchestrée contre Didier Ollé-Nicolle qui pourrait toutefois beaucoup nous apporter. Avec un football qui a été instable pendant plus de trois ans, marqué notamment par des crises, il est temps de remettre les compteurs à zéro et de reprendre le travail sur la durée. En principe, on devrait profiter de cette trêve pour laisser le temps au coach de mettre en place un projet de jeu, de bâtir une équipe nationale compétitive afin que dans deux ans, le Bénin puisse disposer d’une équipe locale prête à tout et qui sera aidée par des joueurs de renom qui évoluent dans des champions attractifs.

Vers un bras de fer ministère des sports-Fédération ?
La décision de faire partir Didier Ollé-Nicolle émane beaucoup plus du ministère des sports. De source digne de foi, le ministère des sports aurait estimé que le contrat du coach dont il assure 50% et la Fédération béninoise de football l’autre moitié pèserait beaucoup plus sur l’Etat béninois s’il va rester au poste pendant deux ans. Une décision qui pourrait à première vue être qualifiée de salutaire parce qu’il faut faire des économies à l‘Etat. Mais dans le même temps cette option est vidée de son sens si tant est qu’on veut disposer d’une équipe compétitive dans deux ans pour ne plus jouer les tours préliminaires (barrages) avant les phases de groupe. C’est une chance inouïe pour le Bénin d’avoir à la tête de son équipe nationale un technicien rompu à la tâche et qui pourrait l’aider à asseoir les bases d’un football longtemps caractérisé par l’amateurisme. Au lieu de vouloir faire partir le coach sous prétexte que son contrat pèse sur m’économie béninoise, il serait mieux de profiter de cette trêve pour tirer le maximum de lui. Malgré l’élimination du Sénégal pour la Can Afrique du Sud 2013 et la Coupe du monde Brésil 2014 par la Côte d’Ivoire, le sélectionneur français Alain Giresse est resté au poste. Aujourd’hui, si l’Allemagne est championne du monde, c’est grâce au travail sur la durée qu’a effectué Joachim Löw. Donc, il ne sert à rien de penser qu’il faut chercher un entraîneur local qui va regrouper les joueurs en Europe pour des matches amicaux, et de quelle facture ? Didier Ollé-Nicolle est une chance pour le Bénin. Lui laisser le temps, c’est lui permettre de détecter de nouveaux joueurs, locaux comme expatriés, et avoir dans deux ans une équipe au sein de laquelle, il aura l’embarras de choix. Le plus important, c’est de proposer une politique de développement du football assortie d’un plan rigoureux à l’entraîneur et l’évaluer plus tard. Renvoyer le coach et en recruter un nouveau à chaque veille des éliminatoires n’est pas la solution. Seul le travail bien fait paie. Et on ne triche pas avec le haut niveau. Alors, au lieu de chercher à faire partir le coach, il est impérieux que le ministère des sports et la Fbf s’entendent afin de laisser le coach travailler en toute sérénité pour des victoires plus grandes. Au lieu de le « limoger », on pourrait lui confier la Direction technique nationale qui est inexistante depuis plusieurs années. A cet effet, il suffit de le faire assister dans sa tâche par des Experts béninois. Il est temps que le Bénin cesse de s’illustrer négativement cette pratique, celle de changer à tout bout de champ les entraîneurs.



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