Organisation du championnat national de football : Le CoNor face à une équation à plusieurs inconnues

Ambroise ZINSOU 25 janvier 2016

Après une série de rencontres avec les acteurs du sport roi et suite aux exigences et autres questions préjudicielles du camp Attolou et celui de Ahouanvoébla, le Comité de Normalisation (CoNor) va devoir prendre des décisions importantes. En ligne de mire, l’organisation d’un éventuel championnat qui doit pouvoir répondre aux aspirations des uns et des autres pour la réconciliation de la famille du football.

Le compte à rebours a commencé pour le Comité de Normalisation (CoNor). Après avoir rencontré les différents acteurs de la famille du football et suite au malaise qui avait régné en son sein, le président et les membres restants sont désormais appelés à prendre des décisions très importantes. Au nombre de ces décisions, l’organisation du championnat national de football. En effet, depuis son installation, c’est le moment plus que jamais pour le CoNor de prendre ses responsabilités pour une éventuelle réconciliation de la famille du football. La relance des activités footballistiques demandée par la Fifa dans la mission assignée au CoNor passe par le championnat national. Mais cela reste un os dans la gorge du CoNor qui se doit de répondre aux exigences des uns et aux préalables des autres pour se tirer d’affaire. Sur la route du championnat se dressent d’énormes goulots d’étranglement qu’il faut à tout prix sauter.

Régler les questions préjudicielles
Lors des différentes rencontres avec les principaux acteurs, c’est-à-dire les dirigeants des clubs, plusieurs questions ont été soulevées. Pour le camp Attolou, on n’est pas contre une éventuelle réconciliation mais la participation au championnat national est conditionnée. La majeure préoccupation pour ce camp, c’est d’abord le retour sans conditions des clubs qualifiés de « dissidents » dans un championnat purement professionnel. Il s’agit entre autres des Requins de l’Atlantique, de Mambas Noirs, Cifas, Dynamo d’Abomey et compagnie. Ainsi, un problème se pose. Que feront les autres clubs qui sont restés en activité de 2010 à ce jour ? L’autre préoccupation du camp Attolou, c’est la mise en place de la Ligue du football professionnel puisque le CoNor qui est une Commission ad hoc ne pourra pas gérer le championnat. De plus, ce camp a exigé le toilettage des textes en sautant l’article qui empêche certains acteurs de se présenter pour les élections. « Le Comité de Normalisation travaille sur la base de quels Statuts ? ». C’est d’ailleurs la question préalable soulevée par le camp Ahouanvoébla lors de leur rencontre avec le CoNor. A cette question, des réponses « évasives » ont été apportées par le président du CoNor. Mais les acteurs présents n’étaient pas, semble-t-il,satisfaits. Pour eux, le CoNor qui ne peut se substituer à un bureau exécutif élu après un Congrès électif ne peut en aucun cas avoir de nouveaux textes sans la tenue d’un Congrès. De ce fait, il ne peut se baser que sur les Statuts de 2013 de la Fédération béninoise de football encore en vigueur. Ce qui met le CoNor en difficulté car, il doit travailler sur la base des textes déjà existants ou alors convoquer un Congrès pour faire adopter de nouveaux textes. « Seul le Congrès est habilité à définir les conditions d’organisation du championnat », avait conclu le camp Ahouanvoébla.

Une course contre la montre
A environ trois mois de la fin de sa mission, le CoNor est en train de faire une course contre la montre. Si tant est que le championnat fait partie des missions à lui assignées, il doit pouvoir se donner les moyens légaux pour y arriver. Vu que le démarrage du championnat devrait coïncider avec le calendrier international, il va falloir donc attendre jusqu’en septembre. Ce qui devient alors urgent, c’est le toilettage des textes et l’organisation des élections afin de permettre au prochain bureau exécutif de définir aisément les conditions d’organisation d’un championnat sans polémique et qui serait accepté de tous. Il est alors impérieux que le CoNor concentre ses énergies pour une réconciliation qui va déboucher sur les élections plutôt que de vouloir organiser un championnat dont il n’a pas les compétences puisqu’il s’agira de gros moyens tant juridiques, humains que financiers. S’il faut aller chercher des financements avant d’organiser des activités footballistiques dans une situation de crise, le bout du tunnel n’est pas encore proche.



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