Pas besoin d’être un colosse

La rédaction 2 juillet 2014

Contre l’Allemagne, l’Algérie nous a sorti un match de derrière les fagots. La vivacité de ses joueurs a sérieusement perturbé les Allemands qui, longtemps, ont eu le couperet sur la gorge. Même si la possession de la balle était largement en leur faveur, les triples champions du monde sont restés sous la menace permanente d’une élimination. Pourtant, au vu de leur palmarès, et, surtout, de leur impressionnante taille (1, 86 m de moyenne) qui est la plus élevée du tournoi, rien ne présageait l’enfer et le tournis qu’allaient leur infliger Brahimi (1,75 m), Feghouli (1,78 m) et, pour tout arranger, Djabou (1,64 m). S’en donnant à cœur joie, nos gais lurons ont profité de leur centre de gravité assez bas pour imposer leur vivacité et accélérer le cours du match. Leurs courses, dans la profondeur, ont fait des dégâts dans l’organisation, mais aussi sur les organismes de leurs adversaires qui gardent encore les séquelles des crampes qui les ont, presque tous, terrassés. N’eût été l’omniprésence d’un Neuer plus libéro que gardien de buts, l’Allemagne aurait rangé ses bagages pour un retour précoce au pays. Mais il est vrai aussi, qu’en face, son homologue Mbohli a permis un score plus conforme à la prestation d’ensemble des Fennecs.
Dans l’autre match qui a vu la France battre le Nigeria, Didier Deschamps a pensé que Olivier Giroud, du haut de son 1,92 m, allait permettre de déstabiliser la défense adverse par son jeu aérien et son impact athlétique. Mal lui en a pris. Giroud, complètement, à côté de ses échasses, ratera son match. C’est son remplaçant, Antoine Griezman (1,75m) qui s’est ajouté à Mathieu Valbuena (1,64m) pour impulser plus de rythme à l’équipe de France qui finira par équilibrer le jeu, le dominer ensuite, avant de battre le Nigeria. Ce récapitulatif de certains joueurs, au vu de leur prestation et de leurs mensurations est juste pour montrer que le très bon footballeur ne se mesure pas à l’aune de sa grande taille, mais au talent qu’il incarne et dégage par sa technique d’abord, son intelligence ensuite, sa vivacité après. Les qualités physiques et athlétiques viennent en complément, par des séances de préparation appropriées à chaque morphologie. Comme son nom l’indique, le football se joue avec les pieds. La surface la mieux indiquée est le sol, qu’il soit engazonné ou pas. C’est là que les prestations se font avant tout. C’est là que les plus petits peuvent, prétendument, traiter d’égal à égal avec les plus grands. Ce qui est archi-faux. Au sol, les plus petits sont meilleurs parce que leur centre de gravité leur offre une meilleure adhérence, plus d’explosivité et plus de flexibilité. Les 4 plus beaux fleurons du football ne font pas 1,70m. Pele, Messi, Romario font tous les trois 1,69m. Maradona lui est même plus petit (1,67m) avec un centimètre de moins que l’autre légende française Kopa (1,68m). Une autre bonne surprise. Valbuena, le meilleur français n’est pas le plus petit de ce mondial avec son 1,67 m comme Maradona. Il est plus grand que 5 autres joueurs dont Djabou le buteur algérien contre l’Allemagne (1,64m). Ceux dont la tête est le plus proche du sol sont le Camerounais Salli (1,63m) avec l’Italien Insigne qui sont aussi parmi les meilleurs de leur équipe. Comme quoi, le football se joue mieux par les moins grands.
Béchir MAHAMAT



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