Assemblée nationale : Le spectre du scandale du Ppea II bloque un projet d’eau potable

Karim O. ANONRIN 15 juillet 2015

Les députés à l’Assemblée nationale n’ont pas pu autoriser la ratification de l’accord de prêt signé à Cotonou, le 07 avril 2015, entre la République du Bénin et la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad), dans le cadre du financement partiel du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Parakou et ses environs et la ratification de l’accord de prêt signé à Cotonou, le 07 avril 2015, entre la République du Bénin et la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad), dans le cadre du financement partiel du projet de construction d’une centrale thermique de 120 MW à Maria Gléta (Pcctmg) Phase II en République du Bénin. Les deux dossiers ont été ajournés pour une autre séance plénière prévue pour le mardi 21 juillet 2015. Mais si le premier dossier relatif au projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Parakou et ses environs a été abordé hier en séance plénière du fait que la Commission des finances et des échanges présidée par le député Raphaël Akotègnon, a présenté le rapport sur ledit dossier, ce n’était pas le cas pour le projet relatif à la construction d’une centrale thermique à Maria Gléta. Ceci, à cause de l’allure qu’a prise le débat sur le dossier de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Parakou et ses environs.
En effet, l’examen du projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signé entre la République du Bénin et la Boad dans le cadre du financement partiel du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Parakou et ses environs a rencontré une question préjudicielle du président de la Commission des finances et des échanges, Raphaël Akotègnon qui, au nom des deux tendances politiques à l’Assemblée nationale, a suggéré le retrait du rapport présenté à la plénière après concertation entre lesdites tendances à savoir la minorité parlementaire et la majorité parlementaire à travers les groupes parlementaires existants. Selon le député Raphaël Akotègnon, la question préjudicielle tire sa source non seulement du fait qu’au cours de l’étude du dossier en commission, les membres de la Commission n’ont pas été satisfaits par les réponses que le gouvernement a apportées à leurs préoccupations, mais aussi par le fait que la Commission n’a pas pu émettre un avis sur le dossier à l’issue de l’étude.

Les députés exigent la note d’acceptation actualisée du Royaume des Pays-Bas
Parlant des préoccupations des membres de la Commission des finances et des échanges, elles sont essentiellement liées à la note d’acceptation actualisée du Royaume Pays-Bas pour ce projet étant donné que ledit projet aurait été soumis par la Soneb à l’appel à proposition du programme de financement néerlandais Orio qui a retenu de le financer à travers une subvention devant couvrir 50% de son coût total. Or, c’est un secret de polichinelle qu’il existe actuellement au Bénin un scandale financier qu’a dénoncé le Royaume des Pays-Bas dans le cadre du Programme Pluriannuel d’appui au secteur de l’Eau et de l’Assainissement phase II (PpeaII) ; un scandale relatif au détournement de la bagatelle de 3 milliards de Fcfa à la Direction générale de l’eau et qui a poussé le gouvernement à commanditer un audit international suite à la suspension de la coopération entre le Bénin et le Royaume des Pays Bas. Entre autres préoccupations, les députés membres de la Commission des finances et des échanges ont exigé du gouvernement, l’avis juridique de la Cour suprême sur le projet en question et les dispositions nécessaires pour disqualifier les entreprises auteurs d’éléphants blancs ou n’ayant pas rempli toutes leurs obligations contractuelles concernant de précédents marchés d’une part et celles nécessaires à prendre au cas où le Royaume des Pays Bas aurait renoncé à sa subvention de 50% dans le cadre du programme de financement néerlandais Orio. Le coût total du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la ville de Parakou et ses environs s’élève à 15,408 milliards Fcfa dont 8 milliards Fcfa représentant le financement de la Boad, 5,925 milliards Fcfa comme subvention du programme de financement néerlandais Orio et 1, 483 milliards Fcfa comme contribution de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb). Il faut noter que pour le projet de construction d’une centrale thermique de 120 MW à Maria Gléta (Pcctmg) Phase II en République du Bénin, le même problème d’insuffisance d’informations fournies à la Commission des finances et des échanges s’est posé au point où le rapport sur le dossier n’a même plus été présenté à la plénière.



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