Commune de Malanville : La légitimité du maire Inoussa Dandakoé remise en cause

Arnaud DOUMANHOUN 1er septembre 2016

7 conseillers sur 25 ont élu le vendredi dernier, le nouveau maire de la commune de Malanville en violation des dispositions des articles 400 et 401 de la loi n° 2013-06 portant code électoral en République du Bénin. Selon le législateur, le candidat aux fonctions de maire est proposé par la liste ayant obtenu la majorité absolue des conseillers, et le maire et ses adjoints sont élus par le Conseil communal ou municipal en son sein, au scrutin uninominal secret et à la majorité absolue. Dans le cas d’espèce, le sieur Inoussa Dandakoé n’a pas fait l’unanimité au sein de son propre camp, et sur les 13 conseillers de l’alliance Fcbe-Amana présents lors de l’élection du vendredi dernier, seulement 7 lui ont accordé leurs suffrages.
En effet, les 12 conseillers de l’alliance Soleil n’ont pas pris part à cette session extraordinaire devant consacrer la reprise des élections au sein du conseil communal. Ainsi, seulement les élus de l’alliance Fcbe-Amana ont pris part au scrutin, mais ont été encore divisés par deux candidatures en leur propre sein. Par conséquent, le nouveau maire a été élu par 7 conseillers en violation flagrante du code électoral. C’est à juste titre que la légitimité du maire Inoussa Dandakoé est remise en cause pour n’avoir pas obtenu la majorité absolue. En dépit des subjectivités du droit, il paraît tout de même saugrenu que sur 25 conseillers, le maire doive sa légitimité à seulement 7 conseillers. C’est aussi la preuve que l’autorité préfectorale doit s’approprier les textes de loi nécessaires à une meilleure gouvernance de son champ territorial.
En réalité, au-delà de la légitimité, il se pose tout aussi un problème de légalité. Peut-on valider une élection non conforme aux dispositions légales ? Pourquoi le préfet de l’Alibori n’a pas purement et simplement reporté la session face à cet embrouillamini ? Le Nouveau départ qui rime avec la promotion des valeurs et des compétences a du pain sur la planche. Et si la cour suprême en arrivait une fois de plus, face à ces irrégularités à invalider l’élection du vendredi dernier, le préfet Moussa Mahamadou devrait démissionner pour son honneur. Il faut rappeler que sous le préfet Salamatou Kora du Borgou-Alibori, la cour suprême avait déjà invalidé ladite élection pour mauvaise conduite. L’histoire est bien partie pour se répéter.



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