Gérard Gbénonchi à propos de la modification du code électoral : « C’est une réforme fédératrice… des partis forts à ancrage national »

11 mars 2024

Le député Gérard Gbénonchi, membre et Secrétaire Général de l’Union Progressiste Le Renouveau (UP-R) éclaire la lanterne de l’opinion publique au sujet du code électoral. Reçu sur l’émission ‘‘Zone Franche’’ de la télévision béninoise Canal3, le député a exposé les points phares contenus dans la loi électorale modifiée dans la nuit du 05 au 06 mars 2024 au parlement. L’élu de la 11ème circonscription électorale soutient que la réforme engagée permet d’avoir des partis forts à ancrage national qui conçoit des politiques de développement intégral de l’étendue du territoire national.

Quatre points phares soutiennent le nouveau code électoral modifié selon l’honorable Gérard Gbénonchi. Le député a affirmé que ces réformes contenues dans la révision visent dans un premier temps à avoir des partis à encrage national qui soient les vrais acteurs de la vie politique et du développement de notre pays et à ce que les leaders politiques ne soient plus des leaders de département ou d’une commune mais qu’ils soient des leaders représentatifs. Dans un second temps, elles vont permettre de limiter la transhumance politique et insuffler l’unité nationale et l’inclusion. Telles sont les ambitions portées par la loi de la révision du code électoral portée par le président du groupe parlementaire UP Le Renouveau soutenu par la quasi-totalité des députés de la mouvance.

Des partis forts à ancrage national, acteurs de la vie politique et du développement
Des dispositions du code électoral ont été touchées pour renforcer l’hégémonie des partis politiques dans l’animation de la vie politique. « Depuis 2018, nous sommes dans une logique de la réforme du système partisan et l’objectif est d’avoir des partis à ancrage national, d’envergure nationale et qui ne sont plus des partis de région, de quartier, d’amis, de copains et de coquins. C’est pour cela que nous avons touché toutes les lois qui portent le système partisan », a-t-il indiqué. Selon le député, cette révision permet d’avoir des leaders politiques qui ne peuvent plus être solitaires en étant populaires seulement dans leur milieu ou leur région. Ainsi, les dispositions du parrainage corsées contribuent à atteindre cet idéal. « Un candidat qui veut briguer la magistrature suprême doit avoir 15%, ce qui donne 28 parrains mais ceux-ci doivent provenir d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales soit 15 sur 24. Ce qui veut qu’on ne puisse plus être seulement populaire dans sa commune ou circonscription électorale pour espérer briguer la magistrature suprême. Il faut l’être non seulement dans sa localité mais aussi dans 3/5 des circonscriptions électorales. Il faut des leaders qui ont une assise nationale, acceptés par les populations. Si quelqu’un devient président de la République sur cette base, il a l’obligation de porter un regard sur toutes les circonscriptions du Bénin, cela lui permet d’être collé au développement intégral et harmonieux de tout le territoire national », précise-t-il. Gérard Gbénonchi explique également que le nouveau code entend faire des partis de vrais animateurs de la vie politique et des acteurs de premier plan du développement du pays à travers l’article 146 nouveau qui dispose que seules les listes ayant recueilli les 20% des suffrages valablement dans chacune des circonscriptions électorales législatives sont éligibles à l’attribution des sièges. L’objectif que nous visons est de faire des partis politiques des vrais animateurs de la vie politique et du développement de notre pays. « Cela veut dire qu’on veut que les partis politiques aient une assise dans chaque circonscription électorale de notre pays. Qu’ils ne soient plus forts seulement dans une circonscription mais qu’ils soient des partis à ancrage national », fait-il savoir.

Un code qui renforce la lutte contre la transhumance politique
Les dispositions sur le parrainage ont été corsées pour renforcer la lutte contre la transhumance. Dans l’article 132 nouveau, le nombre d’élus qui parrainent le candidat à l’élection présidentielle est augmenté. Il passe de 10 à 15% avec une nouvelle donnée de la provenance d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales. L’invité de Franck Ahounou et Willyam Klikan le justifie par la volonté du législateur de verrouiller les démissions tous azimuts tout en maintenant la possibilité. « Il y a un phénomène que nous sommes en train de décrier dans notre pays. C’est la transhumance politique. Nous voulons des partis à ancrage national, solides qui ne puissent pas craindre qu’on ne débauche leurs militants. Cette disposition que nous avons mise contribue à limiter un tant soit peu la transhumance parce qu’on dit que les parrains potentiels qui sont les maires et les députés ne peuvent parrainer qu’un candidat membre de leur parti ou désigné par leur parti ou à défaut qui est un candidat appartenant à un parti ayant signé un accord de gouvernance avec leur parti », a expliqué Gérard Gbénonchi
Gérard Gbénonchi avoue qu’en proposant les modifications au code, les députés du parti UPR ont tenu compte du parti LD pour qu’il ne soit pas exclu de la présidentielle. « C’est pour cela que nous avons tout fait par exemple pour que Les Démocrates ne sont pas exclus par les réformes », conclut-il.



Dans la même rubrique