Lutte contre la corruption : Le gouvernement en guerre contre les mafieux

Arnaud DOUMANHOUN 18 juillet 2017

La présidente de la confédération Suisse, Doris Leuthard a félicité, à juste titre, le gouvernement béninois pour ses efforts dans la lutte contre le phénomène de la corruption, à l’occasion de son récent séjour au pays de Patrice Talon. Un témoignage qui prouve à suffisance qu’en cette matière, le régime du Nouveau départ marque de précieux points et devrait maintenir le cap malgré les vacarmes de personnes ayant puisé allègrement et sans mesure dans les caisses de l’Etat. En 15 mois de gouvernance, l’homme du Nouveau départ a fermé plusieurs canaux de fuite de ressources publiques, notamment à travers des dispositifs qui ont permis de démanteler entre autres, un réseau de voleurs des chèques émis par des contribuables à la Direction générale des impôts, un vaste réseau de spoliation de l’Etat dans la filière véhicules d’occasion par le biais de la Société d’exploitation et de gestion du guichet unique (Segub). Les audits de la Sonapra et de l’Onasa ont aussi révélé de graves dysfonctionnements, de la légèreté dans la gestion des fonds publics. Dans chacun de ces dossiers, des milliards de Fcfa se sont donc volatilisés au profit de vils individus.

Une volonté politique affichée
Dans la plupart de ces dossiers qui ont défrayé la chronique en ce qui concerne le registre de la lutte contre la corruption, le gouvernement a su éclairer la lanterne de l’opinion sur les faits reprochés aux mis en cause, et saisir de bon droit la justice, séparation des pouvoirs oblige. A ce jour, certains fraudeurs sont déjà derrière les barreaux, d’autres dans l’attente d’être jugés.
La justice, aussi lente qu’elle soit, finit toujours par rattraper, même les plus endurcis. Et l’image la plus édifiante au cours de ces derniers mois fut celle qui renvoie au remboursement par certaines personnes impliquées dans l’affaire Segub, d’une partie ou de la totalité des fonds détournés. Le gouvernement a également renforcé la lutte contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent qui nourrit d’ailleurs la polémique ces derniers temps. Et la demande de la levée d’immunité de certains parlementaires, concernés par des dossiers de malversations, pour permettre à la justice de jouer sa partition est vivement attendue. Nul n’est au dessus de la loi, et les plateaux de télévision ne sont pas en de pareilles circonstances, les lieux indiqués pour laver son honneur. D’ailleurs, les cadres savent désormais à quoi s’en tenir.

Servir ou périr
La publication des audits réclamée à cor et à cri est une réalité, une première depuis des lustres, et le gouvernement du Nouveau départ sonne le glas de l’impunité. Talon gouverne dans la vérité. Entre servir la patrie ou aller en prison, le choix est vite fait. La preuve, les rançonnements auxquels étaient soumis les usagers de la route ne sont plus que de mauvais souvenirs. Et la filière véhicules d’occasion va retrouver ses lettres de noblesse avec les nouvelles réformes entreprises dans la perspective de la renaissance du secteur, notamment la prise de l’arrêté du 10 juillet 2017 portant fixation du barème des tarifs, taxes et redevances des prestations d’enlèvement des véhicules d’occasion en transit au Port de Cotonou et aux frontières terrestres, dont l’objet est de réduire de façon substantielle le coût d’enlèvement des véhicules d’occasion au Port autonome de Cotonou et aux frontières terrestres du Bénin. Après l’assainissement, place à la restauration, et ceci dans divers compartiments de la vie socioéconomique du pays.
C’est dire que même si la lutte contre la corruption reste un combat de longue haleine, il y a déjà de quoi se féliciter. Et c’est ce qu’a compris Doris Leuthard, présidente de la confédération Suisse.



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