Visite du président Talon au Rwanda : Le Nouveau départ au cœur de la gouvernance de Kagamé

Angelo DOSSOUMOU 30 août 2016

Une croissance moyenne de 8% sur dix ans et un million de personnes sorties de l’extrême pauvreté. En Afrique, le Rwanda étonne et a même impressionné la Directrice générale du Fmi, Christine Lagarde. Vingt ans après le terrible génocide, la progression économique du pays de Paul Kagamé relève du miracle. La présence au Rwanda les 29 et 30 août 2016 du président Talon suite à sa participation à la 6ème Conférence internationale de Tokyo pour le Développement (Ticad VI) qui s’est déroulé les 27 et 28 août 2016 à Nairobi (Kenya) n’est donc pas anodine. Au-delà des raisons officielles, il est fort à parier que le président béninois élu il y a à peine 5 mois est à Kigali pour s’imprégner des secrets de la réussite rwandaise.
Cette visite se définit depuis quelques années par d’énormes progrès obtenus sur le plan du niveau de vie de la population et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (Omd). L’éducation, la santé, la préservation de l’environnement, la promotion de l’égalité des sexes... Le Rwanda brille sur tous ces tableaux. Quoi donc de plus normal pour un président qui a souhaité, à la fin de son mandat, être porté en triomphe par ses compatriotes que d’aller s’inspirer et pourquoi pas copier ce miracle qui fait de la gouvernance de Paul Kagamé, la référence en Afrique. Aller à l’école du leadership éclairé du président rwandais et permettre au Bénin de briller autant que ce petit pays dirigé avec brio, c’est le défi du chantre du Nouveau départ.

Les vérités de Kagamé aux Béninois
Mais, le contexte et les mentalités n’étant pas les mêmes, le président Talon, s’il veut assurer le développement du Bénin comme l’a fait son collègue du Rwanda, doit s’y prendre avec tact et rigueur. Car avant lui, l’ex président Boni Yayi, conscient du miracle du petit pays enclavé dirigé par Kagamé a dépêché une mission au Rwanda dans ce sens. Faute de volonté et de détermination politique, cette entreprise est restée à l’étape de vœu.
D’ailleurs, des confidences font état de l’étonnement du président rwandais quant au retard accusé par le Bénin pour son développement. Présent à Cotonou en novembre 2010, il avait, un mois auparavant envoyé ses agents sillonner tout le Bénin pour s’imprégner de ses réalités. C’est donc le cœur meurtri, a rapporté cette source, que devant son hôte, l’ex président Boni Yayi, il n’avait pu s’empêcher de dire : « Vous n’avez pas connu la guerre. Vous n’avez pas des aveugles et des manchots. Vous avez la mer et beaucoup de terres cultivables et pourquoi ne vous développez-vous pas ? ».

S’inspirer de l’exemple rwandais
A présent, c’est au président Talon et à ses collaborateurs dont le ministre des affaires étrangères qui a ce grand atout de bien connaître le Rwanda de répondre à cette question. Contrairement à la mission, il y a quelques années de Alexandre Hountondji au pays des mille collines qui n’a été d’aucune utilité pour le Bénin, la visite du président Talon sous le signe de la rupture doit signifier une nouvelle approche dans l’appropriation des bons exemples.
D’ailleurs, comme au pays de Kagamé, le président béninois évoque déjà l’idée que les Africains n’aient plus besoin de visas pour entrer sur le territoire nationale. Une bonne nouvelle pour les investisseurs. En somme, au cœur de la gouvernance de Kagamé, la rupture s’arme pour un Nouveau départ plus prompt et décisif.



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