Transversale : Championnat de football : une farce ?

Ambroise ZINSOU 14 septembre 2016

Au lendemain de l’élimination des Ecureuils du Bénin pour la Can Gabon 2017, les vendeurs d’illusions du football béninois changent de cap. Après la débâcle des Ecureuils (5-2) du 4 septembre dernier face aux Aigles du Mali, les imposteurs débordent d’imagination. Leur dernière trouvaille, c’est d’organiser un championnat national de football dans la confusion pour emballer le public sportif. Au moment où le peuple est encore sous le choc de l’humiliation subie par le Onze national à Bamako, on veut lui faire avaler une nouvelle couleuvre. Malgré la crise latente à laquelle il faille trouver une solution durable, c’est à travers des communiqués que les clubs, on ne sait sur quelle base, sont invités à s’inscrire afin de prendre part à un hypothétique championnat dont le règlement n’est pas encore défini. Qu’est-ce qui presse pour que les gens se mettent à faire du forcing ? Après le charivari qui a entouré la préparation de ce match Mali-Bénin où on a fait croire au peuple béninois que la qualification est déjà acquise puisqu’on pense maîtriser les rouages de la Caf et de la Fifa comme si le football ne se pratique plus sur le terrain, de l’espoir, on est passé aux chimères. Le silence dans lequel se sont murés les principaux acteurs depuis cette humiliation des Ecureuils du Bénin étonne plus d’un. Pendant que le peuple attend des explications officielles sur la piteuse prestation de son équipe à Bamako, les malandrins veulent esquiver en jetant leur dévolu sur un semblant de championnat. Même s’ils ont semblé signer un accord avec un partenaire traditionnel connu du milieu du football africain, les vieilles pratiques d’amateurisme et d’improvisation ne doivent plus avoir droit de cité. Quel est le championnat qu’on veut organiser sans un minimum de préalables ? Le gouvernement, à travers le ministère des sports doit prendre ses responsabilités et éviter tomber dans le piège de ces imposteurs. Propriétaire des stades qui vont abriter les matches de ce championnat, le gouvernement, à travers le ministre Oswald Homeky doit pouvoir fermer les aires de jeu afin de ne pas être comptable des déconvenues que cela pourrait engendrer. Un championnat, c’est toute une organisation et c’est au Bénin seul qu’on peut inviter les clubs à s’inscrire par simple communiqué. Au temps de la Ligue du football professionnel dirigée par le président Sébastien Ajavon, les jeux étaient clairs et les clubs ont, à l’unanimité, donné leur accord de principe sur les modalités. D’ailleurs, l’ambiance délétère qui prévaut au sein des acteurs n’augure rien de concret pour un tel championnat. Passer de coq à l’âne, c’est dans cet exercice qu’excellent ces marchands d’illusions qui ont pris en otage le sport roi béninois. Une débâcle mérite forcément des rapports, et les responsabilités doivent être situées. Mais au Bénin, l’élimination de l’équipe nationale n’émeut personne et on se bombe le torse pour organiser un soi-disant championnat comme si de rien n’était. Le sélectionneur national, Omar Tchomogo a-t-il déjà déposé son rapport ? La médiation entamée par le Chef de l’Etat a-t-elle abouti ? Voilà autant de détails qu’il va falloir régler avant toute reprise des activités du football au Bénin. Agir autrement, c’est laisser libre cours à l’impunité et encourager la médiocrité. Un championnat dans ces conditions ne serait que pure affabulation.



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