Visite de la présidente Suisse au Bénin : Ce qui a positivement marqué Doris Leuthard

Arnaud DOUMANHOUN 17 juillet 2017

Coup d’essai, coup de maître. Première chef d’Etat à fouler le sol béninois depuis l’avènement du régime du Nouveau départ, la présidente Suisse, Doris Leuthard est partie du Bénin satisfaite d’une organisation peu ordinaire, d’un pays qui a tout à offrir au monde. De la rencontre d’échanges et de signature de protocole d’accord avec le chef de l’Etat à la présidence de la République, à la visite au port de Cotonou, en passant par le bain touristique à Ouidah, la visite de Doris Leuthard s’est passée sans anicroche, dans les règles de l’art. Et au-delà du gouvernement, c’est tout à l’honneur du peuple Béninois. Patrice Talon et ses collaborateurs ont réussi un pari et prouvé aux yeux du monde, quoiqu’il soit une évidence, que le Bénin est une destination sûre. Il n’a pas été nécessaire d’exposer la misère du peuple à travers des chants et danses de femmes désœuvrées pour louanger le prince. Il n’a pas été nécessaire non plus d’amener les médias publics à diffuser à longueur de journée des discours dithyrambiques sur cette invitée de marque, ou de bloquer des heures durant, des artères de la ville pour organiser du spectacle autour de cette visite d’Etat. Autre temps, autres mœurs. Cette époque est bien révolue.
La visite de la présidente Suisse au Bénin a permis à l’opinion nationale et internationale de se rendre compte que les choses ont vraiment changé depuis le 6 avril 2016. Talon imprime un nouveau rythme à la gouvernance. Sans tambour ni trompette, le Bénin est passé sous tous les projecteurs de la scène internationale du 12 au 14 juillet 2017. Et Doris Leuthard n’a d’ailleurs pas pu contenir sa joie. Déjà au palais de la présidence où elle a eu un tête-à-tête avec le chef de l’Etat le jeudi 13, elle déclarait avec un sourire large : « Je suis ravie d’être à Cotonou… », et plus loin « J’ai mangé vos mangues si douces. Vous avez un potentiel… ». Point besoin d’être dans le secret des dieux. Ça saute à l’œil, que le Bénin vient encore de franchir un pas.
La diplomatie fanfaronne a cédé à une diplomatie intelligente et professionnelle. De la discrétion, de l’efficacité, de la rigueur et de la discipline. Tels ont été les maîtres mots de la gestion du séjour de Doris Leuthard au Bénin. C’est dire que si la présidente Suisse a été la première chef d’Etat à fouler le sol du Bénin sous l’ère du Nouveau départ, ce n’est pas par inefficacité de l’action diplomatique, c’est plutôt une question de calendrier, comme l’a martelé le président Talon, lors de la conférence de presse conjointe à la présidence de la République.
« On peut développer la coopération sans les visites. Nous n’avons pas donné priorité à cela. Nous avons d’abord balayé la maison… », déclarait Patrice Talon. Et, qui a dit qu’il faut laisser la diplomatie aux diplomates ? Même si la question est discutée par plusieurs courants de pensée, il faut reconnaitre le mérite du ministre des affaires étrangères béninois, Aurélien Agbénonci, qui a su puiser dans son expérience, pour faire honneur à son pays à travers la qualité de l’organisation, dans le cadre de la visite au Bénin de la présidente Suisse. D’ailleurs, il est à craindre que d’ici à là, nous ne nous lassions des visites d’Etat, car il clair que le passage de Doris Leuthard va susciter beaucoup d’appétits et de curiosité.



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