Arbres d’alignement des axes routiers :`` des espaces verts négligés pourtant essentiels à la qualité de vie

31 mai 2023

Les axes routiers dans les grandes villes sont souvent bordés d’arbres le long des parcours. C’est le cas de la ville Cotonou qui compte plusieurs axes routiers reliant les quartiers entre eux. Mais il y a des disparités par endroits, en l’occurrence sur les anciennes voies construites avant l’avènement du projet asphaltage initié par l’actuel gouvernement. Ce sont des voies non pourvues d’arbres sur toute la distance. Cette carence est parfois due à une absence de programme de plantation d’arbres à l’époque ou par mortalité de ces arbres dans la suite. La route inter-Etats Cotonou – Lomé depuis le Carrefour Toyota à Vèdoko jusqu’au marché de Pahou dans la commune de Ouidah ne dispose pas de plantations d’alignement. Les quelques arbres qu’on retrouve par endroit sont sortis soit par la volonté des riverains qui les plantent devant leur domicile soit par les phénomènes de dissémination naturelle.

Quelques cas désespérants dans les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi…
L’axe Carrefour Adjaha – Godomey Magasin dans les communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi est également dépourvu de ces arbres d’alignement. Quant à l’axe Carrefour Toyota – Etoile Rouge, il y a bien la présence d’arbres mais plusieurs ont été coupés. Ainsi, on dénombre 63 grands arbres soit moins de la moitié de la capacité sur la distance, situés au milieu de la chaussée, tous de l’espèce Khaya Senegalensis. De par l’épaisseur de leurs troncs, ces arbres ont endommagé la voie par endroits à cause de l’étendue des racines. Les routes les plus récentes disposent d’arbres aux abords comme c’est le cas de l’axe Stade de l’amitié – CEG Le Nokoué où on compte 216 arbres sur la distance avec 5 variétés.

L’espoir avec le projet d’Asphaltage
Par contre, les nouvelles voies construites sur le projet d’Asphaltage sont toutes munies de ce plan d’aménagement des espaces verts. De jeunes plants sont mis en terre aussitôt après la construction de ces routes. Ils sont situés de part et d’autre avec un espacement situé entre 07 et 10 mètres. On compte plusieurs variétés suivant chaque zone. Parfois, sur une voie, l’espèce diffère d’une chaussée à une autre. C’est ce qu’on observe sur le tronçon du pavé d’Agla Akplomey où le Khaya Senegalensis et l’Albizia lebbeck se font face sur la même voie. Cette variété locale dénote de la richesse des plantes sur les nouvelles voies. Bien alignés ou pas, les arbres alignés sur les voies sont d’une importance capitale à la sauvegarde d’un environnement de qualité. Ils sont souvent prévus dans les plans d’aménagement urbain car ils jouent plusieurs fonctions. « On plante des arbres au bord des voies pour plusieurs raisons à savoir : l’ombrage car les populations en profitent énormément au bord des artères dans les villes, l’embellissement car les arbres donnent de la beauté, l’alimentation pour les arbres fruitiers où tout le monde profite des fruits, la séquestration de carbone qui contribue au réchauffement de l’atmosphère et la production de l’oxygène que nous respirons, qui donne la fraîcheur sous ces arbres-là, dans le milieu ambiant et la bonne santé car les populations utilisent des écorces, des feuilles et souvent des parties aériennes des racines de ces arbres pour des vertus médicinales », explique le Capitaine Major Marcellin AGBESSI, Chef Service de l’Informatique, de la Gestion des Archives et de la Documentation à la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasse à Akpakpa Cotonou. Selon lui, on rencontre plus d’une demi-dizaine d’espèces plantées au bord des voies de Cotonou. « Les arbres plantés qu’on retrouve au bord des voies sont entre autres le Khaya senegalensis encore appelé caïlcedrat, le Terminalia mantaly (Badamier), le Terminal superba ou Fraké, le Gmelina arborea et le Gaïac officinal ou bois de vie », confie le capitaine. Ils ont été spécifiquement sélectionnés pour leur tronc droit et leur couronne bien ramifiée et peuvent être plantés le long de routes, d’avenues, d’allées d’accès et de rues. Ils possèdent aussi une couronne étroite et droite ou une forme colonnaire, et ce afin d’éviter que les branches ne soient brisées par le trafic routier. « Ces espèces d’arbres sont choisies en fonction des décisions des dirigeants de la période où ils sont plantés. Par exemple, dans les années 1960, les colons ont fait planter dans les chefs-lieux des anciens départements des arbres de Khaya senegalensis », a-t-il précisé. Il n’est plus à démontrer que la présence des arbres d’alignement est importante pour l’écosystème et bénéfique aux populations. C’est pourquoi, il est important de les sauvegarder par civisme et d’en faire un bon usage. C’est pourquoi le capitaine Major Marcellin, AGBESSI suggère d’éviter de planter les arbres à racines traçantes qui détruisent les voies, de respecter les écartements requis entre les arbres plantés et en fonction du développement du houppier de ces derniers, de respecter rigoureusement le plan de la voirie et du schéma directeur d’aménagement des villes et de choisir les espèces d’arbres utiles pour les populations.
Ange M’poli M’TOAMA



Dans la même rubrique