Assemblée nationale Les propositions de Sica Yolande Francisco pour l’équité genre dans le bureau

Patrice SOKEGBE 16 février 2023

Malgré la présence considérable du nombre de femmes à l’Assemblée nationale, la très faible représentation féminine au sein du bureau n’est pas passée inaperçue. A ce titre, Sica Yolande Francisco, femme leader et engagée pour la justice sociale, a exprimé sa désapprobation, et a proposé l’élargissement du nombre des membres du bureau, puisque le nombre de députés est passé de 83 à 109.

Lire la déclaration de Sica Yolande Francisco

« Le dimanche 12 février passé, s’est tenue l’installation des députés de la 9ème législature au palais des gouverneurs à Porto-Novo conformément à l’article 153.2 de la constitution et aux articles 3, 6 et suivant du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Tout d’abord, en tant que femme leader et engagée pour la justice sociale en générale, et puis particulièrement pour le respect de l’égalité au niveau du genre, je ne peux que me réjouir du fait que la 9ème législature consacre une forte tout de même relative et perfectible représentation des femmes à l’hémicycle. Ceci est un signe que progressivement, les lignes vont bouger et que des 30% actuellement acquis, nous pouvons espérer parvenir à une certaine égalité-genre. Vraiment, c’est tout mon vœu. Ceci étant dit, venons-en à présent à la constitution du bureau et à sa composition. Je vous avoue que personnellement, je ne suis pas si enthousiaste que ça. Je ne suis pas si satisfaite que ça. Et vous me direz pourquoi ? Et je vous répondrai oui encore pour la très faible représentation féminine au sein du bureau. Il aurait été de bon aloi qu’on y retrouve entre deux ou trois femmes pour faire un certain équilibre. Mais reste à savoir, d’où provient la faute ? Est-ce par manque de candidature ? Est-ce dû à la faible candidature féminine ? Manque d’audace des femmes à se présenter ou alors donc serait-ce encore là le fruit d’une certaine discrimination ? La question reste à être creusée pour comprendre la cause de cette faible représentativité de la femme au sein du bureau. L’autre chose par contre très importante sur laquelle j’aimerais bien tirer l’attention, c’est cette nécessité d’élargir l’effectif du bureau étant donné que l’on est passé de 83 députés siégeant à 109. Il serait cohérent de revoir, d’élargir le nombre des membres du bureau, de l’effectif du bureau parce qu’il y a 24 sièges exclusivement réservés aux femmes qui se sont ajoutées. Donc en tenant compte de cela, la logique exige qu’on élargisse le nombre des membres du bureau. Puisque, le bureau va gérer 109 députés maintenant. Sept membres étaient dédiés à gérer 83 députés, le fonctionnement avec 83 députés. Mais maintenant, les choses ont changé. Donc, il faut que l’effectif du bureau aussi soit proportionnellement adapté à l’effectif des députés siégeant. C’est important et je pense que peut-être en élargissant l’effectif du bureau, on verrait le nombre de femmes au sein du bureau un peu plus élevé. Je tenais donc à tirer l’attention sur ce fait. Maintenant si on en vient à la composition du bureau et les personnes au sein du bureau, que puis-je dire au niveau des choix qui ont été faits ? Le choix du président pour moi est un choix pertinent. C’est un choix raisonnable. Le président VLAVONOU nous a fait connaître une mandature assez paisible, une mandature conviviale et le bilan, on peut dire, est quand même relativement élogieux. Le bilan reflète une certaine réussite dans l’organisation, dans l’administration même. Il y a eu des réformes internes sur le plan du fonctionnement, sur le plan de la culture de fonctionnement, sur le plan même du cadre de fonctionnement. Il y a eu des innovations, il y a eu pas mal de choses. Je pense que oui le laisser continuer et faire la transition de trois ans, c’est une chose excellente. L’autre chose qui a retenu mon attention aussi c’est la vice-présidence qui a été confiée à un député de l’opposition. Ça prouve qu’il y a un certain partage de pouvoirs au sein de l’Assemblée Nationale, au sein du bureau. Mais je vais tout de suite aller du côté de la femme. Le deuxième questeur l’honorable Chantal AHYI, une femme remarquable, une femme dont le parcours n’est plus à démontrer. Le parcours politique est connu. Ça fait un peu plus de vingt ans qu’elle est en politique. Elle se bat. Une femme discrète, une femme de cœur et de pouvoir ; une femme d’influence. Retenez bien quand même qu’au niveau du Littoral, tout le Littoral c’est elle qui a eu à sauver l’honneur aux femmes de la mouvance en étant élue. Aucune femme de la mouvance n’est sortie de cette élection gagnante, victorieuse. C’est la seule. Donc je pense qu’il est de bon droit qu’elle soit au sein du bureau. Le contraire m’aurait choqué. Et je m’en félicite et je lui tire d’ailleurs un satisfecit, un chapeau pour dire vraiment, ça ce choix, il était parfait. Il n’y a eu qu’un seul représentant de l’opposition. Je ne sais pas quels sont les calculs qui ont été faits mais effectivement, personnellement, j’aurais souhaité qu’il ait au moins deux députés de l’opposition aussi au sein du bureau. Bon, c’est une cuisine interne. Je ne sais pas trop lire les pensées. Ce qui m’intéresse moi c’est le poste des femmes dont j’aurais souhaité qu’on élargisse un peu l’effectif du bureau et qu’on y introduise proportionnellement au nombre de sièges réservés aux femmes, l’augmentation qui est faite du nombre de sièges. Que cette discrimination positive s’observe aussi bien au sein de l’hémicycle qu’au sein du bureau. Voilà à peu près ce que je peux dire de ce bureau qui a été installé. Je leur souhaite bon vent, plein succès à cette nouvelle mandature, cette nouvelle législature et félicitations à tous les artisans de la démocratie surtout le président Athanase Guillaume TALON pour nous avoir donné la chance de voir entrer au parlement un nombre important de femmes. Vive la démocratie, vive l’égalité du genre, vive le parlement béninois. Merci. »



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