Initiation à la couture au Campus d’Abomey-Calavi : Quand les étudiants s’accrochent au fil et à l’aiguille

La rédaction 7 février 2020

Loin des amphithéâtres, les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi se battent pour avoir une seconde corde à leur arc. Au niveau des organisations de formations en arts et culture, ils sont nombreux, filles comme garçons, à s’essayer à la couture. Reportage.

16 heures. Au campus d’Abomey-Calavi, les salles de cours sont bondées de monde. Mais à cette même heure de la journée, Eudoxie Adjiwa, étudiante en 2e année d’Allemand est concentrée sur une machine à coudre. Membre de la section couture de l’Ensemble artistique et culturel des étudiants (Eace), elle se bat des pieds et des mains pour réussir le modèle attendu, un ‘’ bomba ‘’. Après un an de formation dans cet atelier, cette étudiante s’estime « heureuse et satisfaite » de pouvoir compter aussi sur cette activité qui la passionne.
Mais elle n’est pas la seule à s’épanouir dans la couture, un métier souvent dévolu aux moins instruits. Dans cette session de l’Eace, une institution créée en 1977 où les étudiants se forment en arts plastiques, les musiques moderne et traditionnelle, on retrouve aussi bien des filles que des garçons. « Nous travaillons avec la même rigueur que dans les écoles de couture et de stylisme. Il y a des examens à chaque fin de module pour jauger le niveau des apprenants », souligne Zondoga Alégra, Chargée du matériel à l’Eace.

« J’arrive à me coudre mes habits »
Quelques jours plus tôt, précisément le 31 janvier 2020, les membres de cet atelier ont participé à un défilé à la Rentrée artistique et culturelle des étudiants. Pour certains membres plus expérimentés, c’est une succession de challenges. « Je n’ai pas regretté mon expérience ici. Car ne reste pas qui veut mais qui peut. J’arrive à me coudre moi-même mes habits et ceux de mes amis », confie Ricardo, étudiant à la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (Faseg). Sa camarade Eudoxie affirme se faire déjà de petits sous dans cette activité à laquelle elle se donne en dehors des heures de cours, après un an de formation. « Je confectionne des habits pour mes amis et ils me payent ». Le système est que les plus anciens forment les nouveaux. Et dans cette ambiance, ces étudiants redonnent un nouveau sens à la couture, celui d’un métier pour « intellectuels et passionnés ».
Au départ cette école de formation recevait des subventions de la part de l’Etat et de quelques sponsors. Mais selon les responsables, ce n’est plus le cas. L’enjeu est de pouvoir se rendre autonome et de mobiliser des ressources grâce aux activités de défilé de mode et de spectacle. Une manière de se développer un sens de management, empreinte d’entraide.
Laurice AKUESSON (Stag)



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