Rosine Soglo : Adieu à la femme passionnée, véridique et au cœur d’enfant !

Angelo DOSSOUMOU 26 juillet 2021

Rosine Vieyra Soglo. Pas évident, de l’oublier de si tôt. C’est peut-être exagéré. Elle marque la fin d’une époque politique au Bénin. De première dame aux couloirs de l’Assemblée nationale à Porto-Novo en passant par l’Ong Vidolé, elle laissera certainement pendant encore très longtemps des souvenirs. Les plus marquants sont, sans aucun doute, des vérités crues qu’elle crachait et son amour de mère pour les tout-petits. D’où, Vidolé en langue fon qui signifie le bénéfice de l’enfant. Si l’image de la femme politique a pris le dessus sur la présidente de l’Ong Vidolé, il n’empêche que l’histoire retiendra ses nombreuses œuvres sociales au bénéfice des mères et des enfants. Dans l’un ou l’autre des cas, elle agissait avec une passion débordante et une bravoure exceptionnelle.
D’ailleurs, Rosine Soglo au parlement, c’est de l’étincelle en permanence. Une colère saine qui se révèle à chaque fois que l’intérêt de sa famille politique ou famille tout court était menacé et que les dirigeants faisaient du tort aux gouvernés. Et pour la cause de la mère et de l’enfant, c’est une eau douce qui facilement étanche les soifs.
En somme, une personnalité énigmatique tellement, comme une enfant, Rosine Soglo était imprévisible. Fort heureusement, ces colères étaient comme un feu de paille et ses bonnes œuvres éternelles. Pas la peine de lui jeter des fleurs à présent qu’elle a rejoint l’au-delà. Ce qui est certain, autour de cette dame de fer au grand cœur, la controverse existera toujours surtout pour son rôle au plan politique auprès de son époux, l’ancien président Nicéphore Soglo. Sur ce plan, c’est une évidence que pour exister, elle avait besoin de donner des coups et d’être aguerrie à en recevoir. Il est clair que pour ce côté sombre lié au jeu politique, elle a eu durant son parcours de première dame et de députée, un beau monde de détracteurs. Cependant, de cette obscurité, la lumière Vidolé luit et continuera de briller pour la rédemption de son âme. Ce n’est pas par hasard qu’il est dit que quand on vit dans le cœur de ceux qui nous aiment, on ne meurt jamais vraiment.
Alors, d’une manière ou d’une autre, Rosine Soglo n’a pas vécu inutilement. C’est plutôt un parcours terrestre bien chargé pour la fille de Ouidah devenue la mémé nationale. A coup sûr, ses coups de sang et sa générosité manqueront d’abord à la classe politique puis ensuite, aux mamans et aux enfants délaissés à qui elle a donné de la joie. Première des premières dames sous le Renouveau démocratique, Rosine Soglo est unique et irremplaçable. Par ici, elle nous manquera. Mais bon séjour au pays de non-retour.



Dans la même rubrique