Terrorisme et insécurité au nord du Bénin : Urgence d’une synergie d’actions

3 mai 2023

Urgence signalée dans le nord du Bénin. 10 morts, des dégâts matériels et des disparus à Kérou le 1er mai dernier. Quelques heures plus tard soit mardi 2 mai, c’est à Banikoara que les terroristes ont continué leur sale besogne en tuant trois personnes. En deux jours donc, le Bénin a enregistré un nombre inquiétant de morts qu’il n’en a connu depuis des mois. Forcément, devant ces situations de désastre et de terreur à Kérou et Banikoara en ce début de mois de mai, c’est une dynamique sécuritaire qui tourne en défaveur non seulement des forces de défense et de sécurité du Bénin mais aussi des politiques et des populations. Pourtant, depuis plusieurs mois, beaucoup pensaient que la situation sécuritaire dans le nord du Bénin était sous contrôle. Mais, face à la nouvelle réalité, il y a lieu de se poser des questions. Car, en dépit des moyens déployés par l’Etat pour tenir la dragée haute aux terroristes, ces derniers ont réussi non seulement à tromper la vigilance des forces armées béninoises mais pire, ils ont semé sur leur route et ceci, sans aucune inquiétude, le deuil et la peur.
De quoi entraîner le courroux du chef de l’Etat dont l’une des missions phares est la protection des populations où qu’elles se trouvent. Malheureusement, sans aucun doute, des failles sécuritaires, à un niveau ou un autre, ont facilité la tâche aux terroristes. En tant que garant de la quiétude des populations de Kérou, Banikoara en particulier et du Bénin en général, le président Talon ne peut s’abstenir de chercher à voir clair et toucher du doigt tout ce qui n’a pas marché pour qu’on en soit là. Ce qui est certain, les forces de défense et de sécurité ne peuvent pas aujourd’hui se plaindre en matière d’équipements. Sur ce plan, il est vrai que tant qu’il reste à faire, rien n’est fait mais, c’est un secret de Polichinelle que le gouvernement a fait des efforts pour agrandir les capacités de réplique et de renseignements de nos forces armées.
Alors, devant un tel tableau, que peut bien encore faire le gouvernement pour que les terroristes soient hors d’état de nuire ? D’abord, si tant est qu’il faut avoir les yeux partout pour prévenir les attaques terroristes, il y a incontestablement un accent à mettre sur la collaboration entre les forces de l’ordre et les populations surtout celles qui sont dans les zones ciblées. Autrement, les terroristes qui, de façon permanente, sont à la recherche des erreurs des forces de défense et de sécurité, auront des occasions de frapper. D’où, pour nos militaires, même en temps d’accalmie, la nécessité d’être éveillés puisque, la stratégie de l’ennemi est d’endormir, de se déplacer très rapidement et d’agir en toute tranquillité et en toute impunité. En somme, après les exemples de Kérou et Banikoara, il urge de comprendre que dans la lutte contre le terrorisme, il ne faut pas se limiter aux équipements. Au-delà, il y a les populations elles-mêmes qui doivent, à tout moment, interagir avec les forces de défense et de sécurité. Pour rappel, le Bénin, contrairement au Mali et au Burkina-Faso, c’est à peine 122000 km2. Ce qui permet aux terroristes de se mouvoir facilement sans qu’ils puissent être repérés. De toute façon, devant le danger qui se précise de plus en plus, la lutte contre le terrorisme doit être une affaire de tous. En plus clair, de l’union sacrée des Béninois dépendront la prévention des attaques terroristes et leur éradication au Bénin. Pas autre chose. Sinon, dès le moindre relâchement, d’autres Kérou ou Banikoara surgiront et ça, toutes les forces vives de la nation doivent travailler à l’éviter.



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