Editorial : Bénin-Niger, duo d’avenir !

Angelo DOSSOUMOU 7 octobre 2019

Investissements colossaux et des projets qui valent un détour. Entre le Bénin et le Niger, ces dernières années, tout semble aller comme sur des roulettes. Si l’attente se révèle un peu longue avec les rails qui font toujours des leurs à cause des contingences juridiques avant de relier Niamey à Cotonou, la bonne relation entre les deux pays a déniché le projet d’un pipeline pour redonner le sourire à leurs populations. Tenez ! Près de 4000 milliards de FCFA pour l’ensemble des travaux, 42 mois de durée et de la main d’œuvre à foison pour la construction du pipeline d’environ 2000 Km qui devrait aider à l’exportation du pétrole du Niger jusqu’à Sèmè. Dans le cadre de ce projet gigantesque, non seulement les communes traversées bénéficieront des infrastructures sociocommunautaires mais aussi, et c’est capital, le Bénin va collecter des centaines de milliards au cours des 20 premières années d’exploitation.
Imaginons qu’en plus de ce partenariat gagnant-gagnant, le train siffle à nouveau et que la traversée du Bénin pour le Niger soit rendue très aisée. Cela suppose que les deux Etats auraient levé toutes les contraintes pour la libre circulation des personnes et des biens. Alors, devant un axe aussi prometteur et avec un géant voisin qui ne rate aucune occasion pour bomber le torse, les présidents Talon et Issifou ont l’obligation de se serrer les coudes. Et même s’il faut attendre l’horizon 2022 avant que tout ceci ne soit du concret, il est clair qu’avec ces deux projets majeurs et le raffermissement des liens qui en résultent, le développement des deux nations se dessine sous de meilleurs auspices.
Il est vrai que comparativement au sous-sol béninois, celui du Niger avec le pétrole et le phosphate est une aubaine pour nourrir les ambitions d’un président. Sans vouloir verser dans des prévisions macroéconomiques, ce serait surprenant que ce bonus pétrolier avec la Chine en toile de fond n’aide pas le pays de Mouhamadou Issifou à brûler les étapes sur le processus de son développement. Heureusement que pour mieux accrocher ce précieux partenaire, le Bénin en échange, dispose d’une bonne vitrine maritime. Evidemment, avec des stratégies diplomatiques et commerciales adéquates, on peut se rendre indispensable.
A priori, le Niger d’aujourd’hui ne sera pas celui de demain et si, dès à présent, le Bénin utilise intelligemment cet axe, ce serait incontestablement dans la sous-région, l’exemple d’une coopération sud-sud hyper dynamique. Peut-être que c’est cette menace qui effraie et qui sous-tend un protectionnisme bancal. Mais, peu importe, si le Niger et le Bénin avec les atouts respectifs savent s’y prendre, ils tangueront le temps que les petits plats soient mis dans les grands, mais ce serait pour mieux rebondir. Car, à l’heure d’avoir la meilleure passerelle pour servir de l’or noir à la première puissance économique, les sourires ne peuvent qu’être larges et la sérénité au rendez-vous malgré les tacles et les obstacles.
En définitive, tant qu’on regarde dans la même direction, il est facile de gagner ensemble. Avec ces projets d’envergure qui visent à davantage renforcer les liens de coopération entre le Bénin et le Niger, il est certain que ce sont les différents peuples qui en tireront profit. Du reste, nul ne peut seul se suffire. D’ailleurs, entre les pays des présidents Talon et Issifou, même la nature a tout fait pour qu’il en soit ainsi. A cet égard, devant la volonté de Dieu, les intrigues ne suffiront pas pour arrêter le cours de l’histoire. Et entre ces pays frères, l’avenir s’annonce inexorablement rose.



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