Editorial : Bonnes nouvelles de Tourou !

Angelo DOSSOUMOU 2 avril 2019

Essai réussi sur la piste de l’aéroport international de Tourou et mise en service pour les vols locaux validée. Depuis vendredi, le secteur aéronautique au Bénin enregistre un plus avec l’effectivité d’une implantation stratégique du côté du Septentrion. Aussi, et c’est très important de le souligner, la bonne nouvelle vient dissiper toutes les appréhensions. Et pour cause, personne n’a oublié ce vol inaugural en mars 2016 par l’ex chef de l’Etat Boni Yayi puis ce silence qui a semblé long et même suspect pour certains compatriotes. Mais, à l’arrivée et comme beaucoup peuvent le constater, le temps a été, sans doute, mis à profit pour des réajustements utiles.
D’ailleurs, pour l’instant, seuls les vols locaux auront droit de cité sur la piste de cet aéroport qui aura déchaîné toutes les passions. Ce qui veut dire, qu’il reste sûrement des améliorations à opérer au niveau de l’aéroport de Tourou et une procédure à boucler avant son homologation par les instances compétentes. Raison pour laquelle, il faut aujourd’hui s’interroger sur cette précipitation de 2016 pour laquelle d’aucuns ont tôt fait d’applaudir. De toute façon, seule la finalité compte et dorénavant, nous devrons retenir qu’au-delà de nos personnes, c’est la qualité des infrastructures que nous laissons à la postérité qui importe. Cependant, du côté de Tourou, c’est bien beau d’avoir un aéroport conforme aux normes internationales mais, c’est beaucoup mieux de travailler durablement à sa rentabilité.
Sur ce plan, rien n’est gagné d’avance. Car si, a priori, la caractéristique de l’infrastructure lui permet d’accueillir tous les aéronefs de type moderne, malheureusement, elle est provisoirement limitée aux vols locaux. Conséquence, pour un bon moment à moins que les données ne changent très rapidement, le trafic à Tourou ne sera pas à la hauteur de l’investissement. Ceci, parce qu’il y a déjà peu de compagnies aériennes à l’interne et le train de vie de la grande majorité de la population ne lui permet pas de s’offrir ce luxe.
C’est pourquoi, à court terme, le défi à relever pour sauver Tourou de l’ennui, c’est de tout mettre en œuvre pour l’ouvrir aux vols internationaux. Là, du destin d’un aéroport pour juste gonfler quelques égos, il réussira brillamment son passage dans la classe des destinations les plus sécurisées et prisées. Autrement, d’ici quelques années, Tourou ne sera qu’un décor. Et donc, quand l’enjeu est grand, on ne lésine pas sur les moyens pour combler les attentes et visiblement, c’est à ce carrefour que sont attendus les inconditionnels soutiens de l’opportunité d’un aéroport à Tourou.
Maintenant, si tant est que la vision est effectivement de renforcer le secteur aéronautique au Bénin, il faut viser loin. En ce qui nous concerne, par exemple, l’Atacora, un grand pôle touristique n’aurait pas volé l’implantation d’un aéroport tout aussi semblable que celui de Tourou. Ne parlons pas de Glo-Djigbé qui fait toujours saliver mais qui résiste encore à la détermination affichée en face. En définitive, en toute objectivité, il faut bâtir pour l’avenir et s’il en est ainsi, nul ne pourra oser dire qu’en dépit d’un contexte économique difficile, plus d’aéroports modernes et compétitifs ne nous feront, tôt ou tard, pas du bien. Bien au contraire. Alors, vivement et en toute intelligence, d’autres Tourou.



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