Editorial : Ce qu’en pense Talon !

Angelo DOSSOUMOU 14 octobre 2019

Des mots, de l’émotion et des intentions. A la clôture du dialogue politique, il sera forcément retenu le discours du président Patrice Talon. En quelques phrases, le premier des Béninois a d’abord montré qu’il était satisfait de la tenue des assises du Palais des congrès de Cotonou. Mais, comme à la conférence des forces vives de la Nation, les délégués et les observateurs ont surtout guetté un engagement ferme à respecter les conclusions des travaux. En lieu et place, ils ont eu plutôt droit à une prudence qui ne dit pas son nom du chef de l’Etat. Ainsi, on retiendra que les propositions d’amélioration aux textes formulés feront l’objet d’une appréciation attentionnée du gouvernement. La seule certitude qui se dégage d’un discours attendu, c’est que les responsabilités seront prises pour qu’il y ait une suite au dialogue politique.
Mais avant, et au-delà des mots, on sait que de ces trois jours de travaux, sont sorties de remarquables contributions. Du moins, Patrice Talon est d’autant plus satisfait de ces assises, qu’elles se soient déroulées dans une ambiance conviviale et que le seul repère essentiel des délégués soit le Bénin. Sur ce point, l’insistance sur l’unité et le développement du pays qu’il dirige est très perceptible. D’ailleurs, de son message, on aura noté qu’il souhaite que ses compatriotes ne se laissent guider que par l’intérêt général. En somme, après ce dialogue politique, implicitement, il invite son peuple à un consensus pour aller de l’avant. Et c’est à ce niveau, qu’il faut être très regardant sur le passage des intentions aux actes.
Car, l’appréciation attentionnée du rapport du dialogue politique par le gouvernement n’est qu’une promesse. La prise en compte, ne serait-ce que des points d’accord, et leur application sont une autre. Malheureusement, à l’étape du discours de clôture du chef de l’Etat, il est très difficile d’avoir une idée claire sur le processus qui parachèvera le dialogue politique. Cependant, on sait que comme à la prunelle de ses yeux, Talon tient à la réforme du système partisan qui renforce le rôle des partis politiques. Alors, dès lors que les recommandations des délégués au Palais des congrès ne remettent pas en cause cet acquis, en principe, les lignes devraient bouger.
Dans ces conditions, si le chef de l’Etat n’apporte pas sa contribution pour favoriser le consensus et définitivement conjuguer au passé les frustrations, on pourra le prendre au mot. Au fond, sans exception, les Béninois doivent se montrer à la hauteur des attentes d’unité et de développement de leurs compatriotes. Et comme Patrice Talon espère bien laisser à la postérité un grand peuple, il doit s’y atteler. Ce qui est déjà intéressant, c’est qu’à travers son discours, on remarque qu’il garde toujours sa main tendue aux détracteurs de sa gouvernance.
En définitive, comme à ses habitudes, Talon en peu de mots, a affiché son envie d’œuvrer pour le retour à la paix et à la cohésion sociale. Ainsi, après le temps du dialogue politique, pour un Bénin qui gagne, les préoccupations ne seront pas rangées aux oubliettes. Du moins, Talon et son gouvernement ont promis prendre leurs responsabilités. En attendant, faisons-leur confiance et veillons à ce que sur le chemin de la paix, la mobilisation reste constante.



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