Editorial : Créés pour nuire !

Angelo DOSSOUMOU 24 juillet 2019

Des effectifs présentés et, pour la plupart, à l’arrivée 0%, au maxi 7% au Bac 2019. Pour faire de l’ironie, de ces fantomatiques établissements scolaires au nombre d’une vingtaine qui ont brillé par leur improductivité, un esprit éclairé a parlé des meilleurs par le bas. Au fond du classement, ils ont démontré qu’ils ne méritaient pas d’être autorisés par l’Etat. La preuve, le Collège privé le Miracle de Dieu de Calavi a plutôt laissé place au mirage de l’année. Jusqu’ici, je me demande par quelles gymnastiques, il est parvenu tout au long de l’année à s’acquitter des salaires des enseignants avec un seul candidat présenté. Evidemment, à ce niveau-là, au lieu que la singularité de l’effectif soit un avantage puisqu’en principe, elle induit un suivi plus significatif, l’échec a été retentissant. Vraiment paradoxal !
Toujours par rapport à ce triste record au Bac 2019, premier par le bas de la dizaine de Collèges qui ont récolté 0%, le CP Marie Denise de Zè n’a pu rien faire pour sauver de la noyade collective, un seul des 20 candidats présentés. Même à Cotonou, il s’est trouvé le Collège Nipci-Pluri dont un seul candidat sur les 34 présentés a pu tirer son épingle du jeu. Pour ne pas faire de jaloux dans le clan de ces établissements qui ont maille à partir avec l’excellence et qui étaient à l’image de certains partis politiques d’antan, retenons que pour la seule ville de Parakou, ils sont au nombre de quatre. Le reste du lot se retrouve pêle-mêle dans les différentes localités du territoire national. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont été d’aucune importance dans l’instruction et la réussite des enfants pour un Bac qui a pourtant enregistré un taux de plus 50%.
Avant d’accuser les apprenants pour quoi que ce soit, situons d’abord les responsabilités au niveau des autorités éducatives. Sans ambages, elles devraient être accusées de n’avoir pas anticipé sur l’incapacité de ces établissements visiblement limités par rapport à ce qui devrait être leur cahier de charges. Ensuite, allons voir ces parents qui facilement mordent à l’appât des publicités mensongères. Sinon, il est inadmissible d’inscrire des enfants dans des établissements qui ne comptent qu’un effectif minable. Car, la qualité, sans faire du bruit attire les plus avisés.
Seulement, pour battre en brèche cet axiome, le fameux classement du déshonneur au Bac 2019 a révélé quatre établissements avec entre 43 et 34 candidats présentés mais, qui n’ont pas dépassé la barre des 3 réussites. Au vu de tout ceci, il serait difficile de ne pas mettre à l’index les promoteurs de ces semblants de collèges qui ne produisent que du vent. On ne le dira jamais assez, pour ne pas payer la contrepartie de la qualité, ils se refusent d’engager des enseignants qualifiés. Au finish, personne, sauf eux-mêmes, ne devrait s’étonner des piètres résultats qu’ils produisent. Et pourtant, avant de s’engager sur la voie de la formation, il y a une réglementation en vigueur à respecter et le devoir de protéger la jeune génération d’un dol nauséabond. Alors, à chacun de se faire son idée sur les éventuels coupables de l’hécatombe dans des établissements concernés.
En fin de compte, quand on a l’impression qu’en ce qui concerne un bon encadrement des enfants, il y a des pièges qui se dressent un peu partout sur l’ensemble du territoire national, il y a lieu de situer les responsabilités. Autrement, pour nuire davantage à l’excellence et à la compétence, ils survivront aux 0% et, à coup sûr, se multiplieront. Et donc, pour préserver la jeunesse à former des vendeurs d’illusions, il n’y a pas d’autre solution que d’agir et, c’est dès à présent ou jamais.



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