Editorial : Défense anti-corruption !

Angelo DOSSOUMOU 29 janvier 2019

C’est la bonne nouvelle d’hier. Ni perte de points ni recul à l’Indice de la perception de la corruption 2018 de Transparency international. Depuis deux ans, à ce classement au plan mondial, notre pays résiste au fléau nuisible aux économies en développement, surtout au sud du Sahara, et enregistre plutôt des progrès, furent-ils timides. Tenez, respectivement 94ème en 2012 et 2013 et 95ème en 2016, avec une notation de 36 sur 100, le Bénin est passé au 85ème rang sur 180 pays classés en engrangeant 39 et 40 points en 2017 et 2018. Clairement, à défaut, d’un bond spectaculaire, la tendance est à une défense en ligne contre la corruption pour l’empêcher de sévir et d’avancer comme auparavant. Conséquence, Social Watch et Transparency International-Bénin ont pu au moins noter que les multiples efforts des gouvernants aux commandes ne sont pas vains.
Malheureusement, en une année, il n’y a qu’un seul point de gagné et toujours 10 à prendre avant de réunir la moyenne. Ce qui veut dire, qu’au Bénin où d’aucuns pensent que la Rupture en fait déjà trop sur ce chantier, visiblement, nous sommes encore loin du compte. D’ailleurs, la corruption a la peau très dure et il suffit juste d’un répit, pour qu’elle revienne au galop avec plus de force. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Cependant, il y a un élan à pérenniser pour ne pas dire, une vitesse de croisière qui s’impose dans la lutte afin de définitivement chanter le requiem d’un mal qui ne fait que ralentir l’affirmation de notre économie à l’international.
Maintenant, si nous en sommes aujourd’hui là, à stagner à la 85ème place et sans la moindre moyenne, ce n’est que la conséquence d’une addition et d’une multiplication de gouvernances laxistes. Au Bénin d’il y a quelques années, magouiller en ce qui concerne le payement de vos impôts, voler des milliards à l’Etat et quand l’heure de la justice sonne, chanter à haute et intelligible voix que vous êtes victimes de règlement de compte politique et vous êtes fortement et bêtement applaudis par les mêmes qui, à la longue, en sont les victimes. Tout simplement, ahurissant !
Dans ces conditions, imaginez que les oreilles et les yeux ne soient pas fermés devant les aboiements et les singeries du syndicat du crime, alors, il est certain que même ce petit point, le Bénin ne l’aurait pas eu. Bien au contraire, le règne du laxisme qui manque de punir le corrupteur et le corrompu se serait enraciné et, à ce classement de Transparency internationale, notre pays serait non seulement toujours en train de flirter avec la 95ème voire la 100ème place mais aussi, notre croissance économique, lamentablement, plus bas que terre. Donc, sur une très bonne pente, le Bénin est et, il n’y que les aveugles imaginaires qui, par malhonnêteté, disent, malgré tout, voir le contraire ou tout en noir.
En définitive, face à une corruption endémique qui maintient le Bénin à la 85ème place sur 180 pays classés, la Rupture ne doit pas lâcher du lest. Certes, il y a eu un pas en avant, mais au vu du rapport de Transparency international, il faut renforcer la défense anti-corruption et accélérer la cadence de la contre-attaque. Sinon, les années passeront et de ce fléau, on ne cessera de parler. Alors, il va falloir que les esprits éclairés s’élèvent et clament à la face du monde que le gouvernail Bénin est entre de bonnes mains. Et malgré les obstacles dressés par les supporters des corrompus, le navire avance et, à temps, arrivera à bon port.



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