Editorial : Enfin, que ça démarre !

Angelo DOSSOUMOU 25 octobre 2018

Annoncé, reporté et reprogrammé, le lancement du championnat d’élite de football au Bénin, à moins d’un nouveau cataclysme, tient enfin son jour. Après le mauvais réglage à l’allumage d’il y a un mois, ce samedi à Parakou, les Buffles du Borgou, champions la saison passée, entament la défense de leur titre face à l’Aspac. Au-delà de l’affiche et du calendrier de la première journée déjà disponible, l’essentiel est le retour et la continuité des fêtes footballistiques dans nos stades. Après l’euphorie de la victoire des Ecureuils face aux Fennecs d’Algérie, c’est donc l’heure de la descente sur terre, pour remettre les choses à l’endroit en vue d’autres exploits plus éclatants. Et cet élan gagnant, il faut le fructifier avec un championnat qui gagne en professionnalisme et qui permet à l’équipe nationale d’être renforcée par des talents locaux.
Mais avant l’entame de ce qui doit être un Nouveau départ pour le football béninois, on peut d’ores et déjà se féliciter qu’un sponsor ait son nom associé à la Ligue 1. A priori, avec ce mariage, la Fbf devrait être plus ou moins soulagée dans son rôle d’accompagner les différentes équipes engagées. Au total, pour se lancer dans la course de ce premier championnat de l’ère de Chacus, ils sont 19 équipes sur la ligne de départ. Maintenant, entendons-nous pour qu’au cours de ce championnat très attendu, le ballon roule effectivement pour tous les joueurs sur la pelouse. Sans ça, des victoires comme celle face à l’Algérie ne seront que l’arbre qui cache la forêt.
D’ailleurs, s’il est bien beau que le championnat reprenne dès ce samedi, l’objectif à atteindre est qu’il gagne en crédibilité au fil des années. Dans cette optique, sans relâche, les dirigeants doivent œuvrer à ce que tous les ingrédients qui concourent à solidifier la pratique du football au Bénin soient réunis. Ainsi, mieux que les classes sportives, qu’ils travaillent à l’émergence des centres de formation de référence. Certainement qu’ils s’extasient devant l’Institut national de football de Clairefontaine. Mais si ailleurs, l’ambition a pu se matérialiser et a produit des résultats formidables, c’est sûr qu’au Bénin, avec la même envie, on peut en faire autant.
Cependant, qu’ils n’oublient pas qu’à ce niveau aussi, il faut des championnats des catégories d’âges et une Direction technique nationale pour le suivi et la détection. Sinon, un championnat de Ligue 1, sans tout le reste, c’est comme construire un château sur du sable. Très vite, il s’écroulera et de zéro, il faut encore repartir. Alors, ce championnat qui démarre ce samedi en appelle d’autres, et surtout de sérieuses organisations tout autour.
En fin de compte, le football bien pensé aujourd’hui, c’est une industrie qui brasse des milliards. Et donc, le défi à relever par la Fbf avec l’appui des pouvoirs publics, c’est de relancer une machine à produire des emplois. Cela suppose du beau jeu, des stars qui accrochent, des sponsors qui se bousculent et le public qui prend du plaisir. Autrement, ce serait, comme par le passé, du saupoudrage. Et de ça, les amoureux du cuir rond n’en veulent plus.



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