« Contexte macro-économique favorable, forte croissance, inflation faible et perspectives rassurantes ». Ce n’est pas moi qui le dis. C’est le Fmi qui, vendredi dernier, au cours de son point de fin de mission, l’atteste. D’ailleurs, au Bénin, depuis le 6 avril 2016, les appréciations des différentes revues du Fmi sur la gouvernance Talon se suivent et se ressemblent. Du moins, rassurés par les indicateurs macroéconomiques en 2018, l’institution de Bretton Woods applaudit une tendance ascendante à travers la forte production agricole et l’activité portuaire qui retrouve des couleurs. Et quand, au dire des experts, la base de l’économie nationale et son poumon se portent de mieux en mieux, naturellement, il n’y a que des sceptiques endurcis pour soutenir que sous la Rupture, rien ne bouge.
Peut-être attendent-ils que l’horizon économique béninois s’éclaircisse davantage et de toucher du doigt ce changement radical qui remet le Bénin sur les rails du développement. Justement, à ce sujet, le Fmi certifie, d’après ses propres chiffres, qu’au cours des trois dernières années, le taux de croissance grimpe. En 2015, il était de 2,5% et en 2018, il tend vers 6,5% avec l’assurance qu’en 2019, il ne baissera pas. Et pour ceux qui portaient des réserves sur le niveau de la dette contractée par l’Etat béninois, ils devront savoir, sous le contrôle de l’argentier national Romuald Wadagni et du chef de mission du Fmi, Luc Eyraud, qu’il est soutenable et qu’il n’y a pas péril en la demeure.
En somme, nos ceintures n’ont pas été serrées en vain, puisque d’après les chiffres macro qui permettent d’apprécier la santé économique d’un pays, celle du Bénin fait aujourd’hui partie des plus performantes de la sous-région, et même, de façon générale, de l’Afrique. Et cette embellie, en dépit d’un contexte sociopolitique difficile, il faut la mettre sur le compte de l’audace et du courage d’un chef à casser des œufs pour faire des omelettes.
D’ailleurs, étant donné que depuis plus de deux ans, il en est ainsi, on se rend compte que, de plus en plus, les individus se plaignent, mais au même moment, l’Etat s’engraisse. Seulement, si ce nouveau paradigme est celui de la raison, il ne faut néanmoins pas perdre de vue qu’il peut être à la base de la désarticulation de l’initiative privée. Alors, c’est bien beau d’avoir des chiffres qui confortent l’Etat dans sa gouvernance, mais c’est toujours mieux de songer à un bénéfique équilibre secteurs privé-public pour soutenir la croissance, surtout avec à côté du Bénin, un grand marché comme le Nigeria.
Pour toutes ces raisons, les économistes vous diront que la meilleure manière de garder le cap, c’est de s’assurer d’une bonne gestion de la dette et de l’efficacité de la dépense. Car, c’est toujours facile d’atteindre le sommet, mais y rester longtemps n’est jamais gagné d’avance. De plus, ce n’est qu’à ce prix que des marges de manœuvres se dégageront pour des infrastructures de développement et des actions sociales conséquentes. Mais d’abord, une fois encore, il faut mobiliser des ressources adéquates, tant sur le plan interne qu’externe. Et quand on connaît la logique du Fmi, on peut d’ores et déjà s’imaginer qu’au Bénin, les ceintures ne sont pas totalement desserrées. Mais pourvu que nos sacrifices collectifs servent de ferment pour un avenir radieux. Le Bénin en a vraiment besoin.
- 25 septembre 2020
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