Editorial : La saison des divorces

Moïse DOSSOUMOU 6 octobre 2014

Chaque jour qui passe apporte désormais sur l’échiquier politique national son lot d’alliances contre nature, de divorces et que sais-je encore ? Le dernier fait en date, c’est la rumeur devenue réalité avec Hélène Aholou Kèkè qui a officiellement rejoint le rang des grogneurs de la famille cauris. Cette nouvelle donne n’est pas anodine car Hélène Aholou Kèkè n’est pas n’importe qui. C’est la présidente de la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Et l’entendre dire : « Nous nous sommes trompés. Nous avons été trompés. Je vous demande pardon » a de quoi faire l’effet d’un tremblement de terre.
Si on ajoute à cela, les déclarations de la deuxième personnalité de l’Etat qui entend tenir bon face aux représailles dont il fait l’objet à la suite de ses propos relatifs à la bretelle de Bopa, on peut dire que les lignes bougent au sein des cauris. En milieu politique, lorsqu’on vous présente la vessie, il faut rechercher la lanterne qui se cache derrière. Sans prendre pour paroles d’Evangile les déclarations des fâchés du moment, il convient tout de même pour le chef de l’Etat, premier responsable de sa coalition politique, de ne pas passer en pertes et profits, les réactions à charge de ses alliés d’hier. En toute lucidité, il lui faut analyser les faits et procéder à une autocritique en tenant compte de la portion de vérité contenue dans les discours de ses anciens alliés.
En effet, Mathurin Coffi Nago et Hélène Aholou Kèkè ont beaucoup compté pour Boni Yayi et vice versa. A maintes reprises, les deux députés se sont battus comme de beaux diables pour tirer Boni Yayi d’affaire alors qu’il était en difficulté. Comme des athlètes à la quête d’un titre, ils ont franchement mouillé le maillot. Naturellement, le chef de l’Etat n’a pas manqué de leur retourner la manivelle. En matière de gratification, chacun d’eux a été servi. Si aujourd’hui, la lune de miel s’est subitement transformée en lune de fiel, chacun des protagonistes est appelé à analyser à son niveau ce qui a pu les conduire à une pareille situation. Comme l’a su bien dire Seydou Badian, « la langue et les dents appelées à cohabiter toute une vie se querellent ». Mais ici, il semble que les intéressés sont arrivés à un point de non retour.
L’éditorialiste pense, pour sa part, que ces divorces ne sont pas à tort unique. Les torts sont bel et bien partagés. A chacun de rechercher sa part de responsabilité et de l’assumer. C’est la seule façon d’éviter que l’histoire se répète.



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