Editorial : Le vain recours à Obama !

La rédaction 12 août 2014

Il s’est adonné à sa nouvelle passion : l’écriture. Pascal Irenée Koupaki, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a trouvé chaussure à son pied. Depuis son éjection du gouvernement, l’homme qui se fait rare sur la scène publique occupe son temps à la réflexion dont il partage volontiers les fruits avec ses compatriotes. En l’espace de huit mois, précisément d’octobre 2013 à juin 2014, il a enrichi la production livresque de deux publications. Axés sur son credo dénommé « la nouvelle conscience », ces deux ouvrages exposent plus qu’il n’en faut les grandes lignes de son nouvel engagement politique. D’une publication à une autre, Pascal Irenée Koupaki a progressé dans le choix des mots et sa pensée se fait plus précise.
Subtilement, dans son second ouvrage, il s’est aventuré à faire le bilan du régime en place à moins de deux ans de la fin du mandat du chef de l’Etat et avoue que les résultats ne sont pas à la hauteur des aspirations du peuple. « Si les attentes n’ont pas été comblées, c’est que le cadre de mise en œuvre des actions politiques est inadapté ». Il aura fallu sept bonnes années d’occupation de postes ministériels stratégiques et quelques mois de recul pour que Pascal Irenée Koupaki aboutisse à ce diagnostic plutôt curieux. C’est dire que dans le feu de l’action, malgré les revers subis à l’époque, il avait la conviction d’être sur le bon chemin. C’est trop facile de rejeter sur un système les erreurs qu’on a pu commettre alors qu’on en était un acteur clé.
Au lieu d’assumer sa responsabilité et celle de ses collaborateurs, il tente de trouver des prétextes pour justifier ce qu’il convient d’appeler l’échec du régime en place. Comptable à souhait de cet état de choses, Pascal Irenée Koupaki aurait pu tenir un autre discours. S’il n’avait pas été démis de ses fonctions, il y a fort à parier qu’il continuerait d’occuper une place de choix dans le sérail du pouvoir. Et si ce bilan dont il semble s’écarter avait été satisfaisant, ce réquisitoire ne serait pas advenu. Bien au contraire. Cheville ouvrière du gouvernement du changement puis de celui de la refondation d’avril 2006 à août 2013, l’un des anciens hommes de main du chef de l’Etat, très apprécié de ses compatriotes, est passé à côté de la plaque.
Aspirant potentiel à la magistrature suprême, Pascal Irenée Koupaki est appelé à marquer la rupture en commençant par assurer sa part de responsabilité dans l’échec du système Yayi. L’usage de la langue de bois n’émeut plus les Béninois. Car, comme l’enseigne ce proverbe russe, « mieux vaut une vérité amère qu’un doux mensonge ».



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