Editorial : Opposition option ‘‘boycott’’ !

Angelo DOSSOUMOU 7 mars 2019

Fin de suspens. Au conclave décisif à la Marina, très remarquables étaient les chaises vides. Pour ne pas faire la langue de bois, l’opposition radicale n’y était pas. Amère, elle ne digère toujours pas d’être restée à quai du processus de renouvellement du parlement. Pris au piège du code électoral et de la charte des partis politiques, elle ne contient plus sa colère et, très craintive, se barricade derrière ses certitudes. Inutile d’indiquer qu’elle a déjà désigné son bourreau et que, pour rien au monde, elle ne veut lui accorder le bénéfice du doute. Soit. Mais chez nous, on dit souvent qu’on ne refuse pas un appel, c’est ce qu’il cache qui peut faire l’objet de rejet. Autrement, celui qui tend la main, quelles que soit ses intentions, aura toujours raison de vous.
Evidemment, dans ce jeu du chat et de la souris, à vouloir multiplier les conditions avant toute participation au dialogue, c’est sciemment s’exclure de la recherche de solutions. Finalement, le boycott de l’opposition s’assimile à une fuite en avant et à une attitude suicidaire. Et c’est bien dommage, de vouloir d’une chose et de son contraire. Car, entendons-nous qu’un large consensus ne signifie pas le respect scrupuleux des désidératas et autres récriminations d’un camp. Il appelle à un accord entre les différentes parties sur des points clés. C’est dire que dans le contexte actuel ou aucun parti de l’opposition n’a pu satisfaire aux exigences des lois électorales, leur boycott est la pire des options. D’ailleurs, et c’est bien connu, non seulement les absents ont tort, mais ils seront tout aussi coupables de l’échec d’une sortie de crise.
Maintenant, étant donné que les goulots d’étranglement et les motivations de l’opposition qui fondent son boycott du dialogue à la Marina ne sont pas un mystère, penchons-nous y. Tout de suite, à l’extrême, elle souhaite la mise entre parenthèses du code électoral et de la charte des partis politiques. A minima, un consensus pour passer outre les obligations d’obtention du quitus fiscal et du certificat de conformité. En somme, un recul pour mieux sauter la barrière des textes et s’offrir la course au Palais des gouverneurs. Cependant, rien ne dit que d’une solution conjoncturelle pour des élections inclusives, le boulevard ne serait pas ouvert au législateur pour s’exclure de ses devoirs induits par les nouvelles réformes.
Sinon, sauf erreur de ma part, la trouvaille quitus fiscal, le peuple a aimé. Alors, de grâce, qu’ils n’y touchent pas. Même pas pour faire plaisir à un camp. A la rigueur, orientons-les vers le service des impôts pour la recherche de mécanismes pour s’assurer de l’impartialité et de la célérité dans le traitement des demandes. Pour ce qui est du certificat de conformité, tout est envisageable. Mais, à ruminer ses préjugés et toujours vouloir se tenir à l’écart des échanges, il est certain que finalement, ils n’auront jamais le dernier mot.
Par rapport à tout ceci, l’opposition radicale n’a pas d’autre choix que de baisser la garde et de courir pour rattraper le train en marche. D’ailleurs, ce qui chagrine le plus quand on parle de démocratie, c’est qu’à chaque fois, la loi de la majorité l’emporte. Si, avec ça, l’opposition trouve le moyen d’adopter la politique de la chaise vide, autant lui donner rendez-vous à la prochaine gare. N’est-ce pas que plus vite que les morts, les absents disparaissent ? Et donc, à l’opposition de revoir sa stratégie.



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