Editorial : Plaidoyer pour les journées de salubrité

Moïse DOSSOUMOU 23 mars 2017

Disons-le sans détour. La ville de Cotonou a besoin d’un bon coup de balai. L’insalubrité qui y règne et à laquelle s’accommodent les habitants de cette Cité n’est pourtant pas une fatalité. Des villes propres, embellies existent en Afrique à une poignée de kilomètres de la capitale économique du Bénin. Elles ont acquis ce statut qui force l’admiration grâce à l’engagement des pouvoirs publics mais aussi et surtout parce que les hommes et femmes qui y ont établi leur demeure ont fait l’option de la salubrité. Cotonou aurait pu aussi figurer sur la liste de ces villes où la propreté est la chose la mieux partagée si les multiples initiatives prises dans ce sens étaient perpétuées. La dernière en date remonte à quelques mois où le préfet du Littoral a voulu bousculer les habitudes. Hélas, cela n’a compté que pour du beurre.
Ces journées de salubrité initiées par Modeste Toboula sont désormais conjuguées au passé. Pourtant, malgré le climat de travail délétère entre l’autorité de tutelle et la municipalité, le maire de Cotonou s’était prêté au jeu. C’est ainsi qu’on a vu ensemble, à plusieurs reprises, les deux autorités œuvrer pour la salubrité de la ville. Premier responsable de la commune, le maire ne pouvait pas se dérober à cette initiative, car le volet salubrité et assainissement figure en bonne place dans ses attributions. Les deux responsables, assistés des chefs d’arrondissements et des chefs-quartiers, ayant déjà donné l’exemple, il restait que les populations se joignent à l’équipe pour que ce réflexe périodique de nettoyage de la ville s’inscrive dans les habitudes et se perpétue.
Très tôt, cette belle collaboration qui avait pris corps tout doucement n’a pas prospéré. Sans doute, la dégradation des rapports entre le préfet et le maire en a été pour beaucoup dans le déclin de cette activité. La mairie a néanmoins poursuivi sur sa lancée en supervisant au mieux les travaux de désensablement et de balayage des rues notamment dans le 13ème arrondissement. Ce travail de contrôle devra être renforcé sur tout le territoire de la commune avec à la clé l’installation des poubelles publiques sur les grandes artères. Le spectacle désolant et écœurant des tonnes d’ordures déversées sur les terre-pleins centraux et qui empestent l’atmosphère devra être banni par les efforts constants que la direction des services techniques de la mairie de Cotonou est appelée à effectuer. Le ramassage quotidien des déchets produits notamment dans les marchés ne sera pas du reste dans ce renouveau que nous appelons de tous nos vœux.
La propreté étant d’abord et avant tout l’affaire des habitants de la ville, il est impérieux que la municipalité propulse le mouvement en reprenant à son compte les journées de salubrité. Qu’elles soient hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles, ces journées auront pour visée de faire prendre conscience aux populations du rôle fondamental qui est le leur dans l’assainissement de leur milieu de vie. En intelligence avec les chefs d’arrondissements qui s’organiseront avec les chefs-quartiers de leurs ressorts territoriaux, cette opération devrait à terme, aboutir à la dynamique locale tant espérée. Les administrés se sentiront davantage impliqués dans l’assainissement de leur cadre de vie, et c’est spontanément qu’ils mettront la main à la pâte pour rendre propres et attrayants, la devanture de leurs maisons, leurs rues et partant leurs quartiers. Ce mouvement d’ensemble, s’il est bien orchestré, donnera à Cotonou l’image d’une ville où la propreté règne en maître.



Dans la même rubrique