Editorial : Promesse honorée !

Angelo DOSSOUMOU 23 septembre 2019

Juridiquement, ils existent. Les Fcbe, parti de l’opposition, c’est désormais une réalité. A l’interne, les membres fondateurs ont beau gloser sur la manière qui a conduit à l’obtention du fameux récépissé provisoire, il y a quand même qu’une promesse a été tenue. Pour rappel, au lendemain des dernières législatives et devant les formations politiques exclues du processus électoral, le chef de l’Etat avait donné sa parole que si les instructions du Ministère de l’intérieur étaient respectées, le récépissé serait délivré. Là, avec les Fcbe, c’est fait et c’est l’essentiel. Il est vrai que d’aucuns peuvent s’attarder sur ces exigences administratives à polémique et le sacrifice consenti par des acteurs de la famille cauris pour en arriver à ce dénouement.
Mais, ce qui est évident, c’est que le leader charismatique des Fcbe figure toujours en bonne place dans le bureau politique du parti. Là aussi, cela n’a pas été un handicap à la concrétisation d’une promesse qui d’ailleurs commençait à devenir interminable. De toute façon, les Fcbe ou le clan des réalistes vient d’arracher un précieux document qui, à coup sûr, donnera une nouvelle allure à notre démocratie. Car, reconnaissons que sans un véritable parti d’opposition, légalement reconnu et pouvant prendre part aux joutes électorales, elle manquait de saveur. Alors, quoi qu’on dise, cela fait un de moins dans le starting-block des recalés des législatives d’avril 2019. Et pour un dénouement total de la crise des récépissés non octroyés, les regards sont singulièrement tournés vers la suite à donner aux demandes de Restaurer l’espoir et de l’Usl.
En principe, avec le résultat obtenu par les Fcbe, ces partis fortement ancrés dans l’opposition ne voudront pas se faire conter. Mais avant, faudra-t-il que devant les exigences du Ministère de l’intérieur, le réalisme politique l’emporte. Ce qui est sûr, entre aller à l’école des Fcbe pour obtenir une existence légale ou s’accrocher à la présence des personnalités dans le bureau politique, il y a un choix à faire. En plus, les communales de 2020 ne sont plus loin et Dieu seul sait que la promesse de délivrance du récépissé provisoire ne tient qu’au respect des directives du Ministère de l’intérieur.
A priori, le pas franchi par les Fcbe devrait inciter l’Usl et Restaurer l’espoir à se mouvoir et ne pas laisser exclusivement le champ de l’opposition être labouré par les seuls cauris. Furent-ils ou non bénis par tous les poids lourds, l’identité est quand même là et avec le temps, il est plus que certain que les divergences seront aplanies. Et donc, dans le bras de fer qui les oppose au Ministère de l’intérieur, tout dépend des pères fondateurs de l’Usl et de Restaurer l’espoir. Du moins, après la promesse du chef de l’Etat, dès que son ministre Sacca Lafia serait satisfait du dossier présenté, peu importe la coloration du parti demandeur, il ne rechignera pas à signer le récépissé provisoire. Et, à mon avis, dans cette brèche, les autres partis de l’opposition doivent s’engouffrer afin que le jeu démocratique soit plus plaisant. Autrement, nos opposants peu réalistes n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes.
En définitive, on retient que dans le concert des voix discordantes à la gouvernance en place, le plus grand parti de l’opposition peut dorénavant, et en toute légalité, se faire entendre. Mieux que ses compagnons de lutte, il a fait le pas décisif pour exister dans la cité, ne pas se résumer à des individus et permettre à ses nombreux militants de briguer des postes électifs. C’est pourquoi, avec nos Fcbe réalistes, je retiens que de deux maux, il faut choisir le moindre. Pour une démocratie plus dynamique, à l’Usl et à Restaurer l’espoir de faire autant.



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