La dernière élection présidentielle américaine s’est achevée sur une note de déception pour nombre d’électeurs qui avaient fondé de grands espoirs sur la victoire de Kamala Harris. Assommés, on les avait vus partir du quartier général installé pour la circonstance, à l’Université Howard à Washington, DC, par petits groupes, tête baissée et le moral en berne.
Cependant, à aucun moment, la candidate qui a remplacé à Joe Biden après le désistement de celui-ci, n’a exprimé le moindre doute sur la fiabilité des élections et l’existence d’une machine à fraudes. Elle a accepté le verdict des urnes, alors même que les résultats n’avaient pas encore été rendus officiels. Nonobstant quelques irréductibles qui tiennent des propos sans fondement, traduisant une profonde déception, Kamala Harris a calmé le jeu : « Nous devons accepter les résultats de cette élection… Nous aiderons Donald Trump et son équipe dans la transition et nous nous engagerons dans un transfert pacifique du pouvoir ».
L’élégance du perdant
Mais c’est Joe Biden lui-même, président en exercice dont le camp a perdu l’élection, qui a eu les mots les plus significatifs : « J’ai parlé avec le président élu Trump et je l’ai félicité pour sa victoire. On ne peut pas accepter son pays seulement quand on gagne, et ses voisins seulement quand on est d’accord avec eux. Nous devons nous percevoir non pas comme des adversaires, mais comme des compatriotes. »
C’est que, soit on est démocrate, soit on ne l’est pas. Aussi douloureuse et cuisante que puisse être une défaite, on doit l’accepter. Ce postulat est valable pour tous les citoyens impliqués dans le processus d’organisation des élections : « La République d’abord ».
Compatriotes et non plus adversaires
Il en résulte qu’une fois les élections terminées, tout le monde se remet à ses activités traditionnelles, avec pour seul centre d’intérêt, le pays.
Finies la politicaillerie et les contestations stériles. Le président élu bénéficie du soutien franc de tous ses prédécesseurs. Lesquels ne font rien pour l’entraver dans sa progression et dans l’accomplissement de sa délicate mission.
Joe Biden l’a dit. Une fois les élections terminées, Démocrates ou Républicains, les Américains se perçoivent désormais, non plus comme des adversaires mais comme des compatriotes. Par extrapolation, qu’on soit finalement de la mouvance présidentielle ou que, faute d’avoir pu se positionner, on se retrouve dans l’opposition, passé le cap des élections, il faut tourner la page et avancer tous ensemble sur le chemin du développement. Parce que notre cause commune, c’est le Bénin, et que nul n’a le droit de se servir de la démocratie à des fins personnelles, pas plus que la démocratie ne devrait servir à défendre des causes obscures.
Anicet OKE
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