Editorial : Ravip… Retour espéré !

Angelo DOSSOUMOU 3 juin 2019

En 2018, c’était le tube de l’année. Opération terminée puis silence radio. Mais, ces derniers jours, la chanson ‘‘Ravip’’ s’est invitée au nombre des mélodies qui chatouillent le mieux les oreilles sensibles. Avec le refrain ‘‘les premières cartes Ravip à partir de juillet 2019’’, l’ambiance est au beau fixe surtout que sur la piste de danse, nombreux sont ceux qui s’impatientaient au sujet d’une suite favorable à l’opération relative au Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip). Du moins, Jean Aholou, le président du comité technique de pilotage de ladite opération a rassuré son monde qu’après les lois autorisant les enregistrements à titre dérogatoire à l’état civil, le processus de délivrance des cartes avance à merveille.
En plus clair, il faut retenir que le chiffre de 75% de production et le mois de juillet pour l’effectivité matérielle du Ravip sont annoncés. Mais au-delà, c’est la promesse aux populations, des numéros personnels d’identification et des cartes d’identité biométriques qui se réalise. Mieux, c’est un Bénin plus moderne qui se dessine avec la perspective d’une base de données des citoyens et des étrangers plus fiable et une meilleure gouvernance administrative. S’il est d’une évidence, qu’avant la dernière sortie médiatique de Jean Aholou, beaucoup avaient commencé à désespérer de l’opération Ravip achevée en avril 2018, le regain d’intérêt des populations répond bien à un besoin pressant et urgent. En somme, après une longue attente pour un Ravip censé être l’outil de pilotage des politiques de développement par excellence, le reste du parcours pour accrocher l’objectif ne semble plus loin. Toutefois, avant de crier victoire, il y a l’obstacle ‘‘Juillet 2019’’ qu’il est impérieux de franchir sans anicroche.
Déjà, pour un engouement qui pointe à l’horizon autour d’une carte révolutionnaire, la première des difficultés à résoudre est celle organisationnelle. Etant donné, qu’en Juillet prochain, la production des cartes Ravip ne sera pas encore totalement achevée, l’anticipation sur un éventuel cafouillage au cours de la phase de distribution doit être de mise. Ce qui est sûr, à l’occasion, l’impatience grognera et il faudra de la sensibilisation et des explications pour calmer les velléités revendicatrices. Ce faisant, le recours à un planning de distribution peut aider à éviter tout débordement.
Seulement, l’erreur à ne pas commettre, c’est que Juillet ne devienne pas Août ou Septembre. Car, ce qu’il y a de pire, c’est de promettre sans pouvoir tenir. C’est dire que Jean Aholou, le président du Comité technique de pilotage, a intérêt à tenir ses engagements et à ne pas jeter de la poudre aux yeux des 2,5 millions de Béninois sans acte de naissance que le Ravip vient sauver. D’ailleurs, à ce qu’il paraît, ils sont prioritaires dans le cadre de la prochaine distribution. Pour ma part, la solution ‘‘Ravip’’ à tous les Béninois pour un pas de plus vers la modernité se fait longue. En attendant, espérons qu’effectivement, on enviera les tous premiers jouisseurs de Juillet qui disposeront des cartes d’identité biométriques aux normes de la Cedeao et des actes de naissance.
En fin de compte, il est certain que le compte à rebours pour que le Bénin dispose de l’outil qu’il lui fallait afin d’avoir une base de données nationales fiable pouvant renseigner sur l’ensemble des citoyens béninois et étrangers a commencé. Maintenant, de l’annonce à la réalité, il ne nous reste qu’à compter les jours.



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