Editorial : Rendez-vous de taille à Pékin !

Angelo DOSSOUMOU 29 août 2018

Focac 2018. Du 3 au 4 septembre prochain à Pékin, Talon y sera. Représenté, au plus haut sommet de l’Etat, le Bénin prendra part à un stratégique Forum sur la coopération Chine-Afrique. Un rendez-vous de taille entre la première puissance économique au monde et les pays d’un continent riche de son sous-sol, de ses bras valides, mais qui peine à égaler les grandes économies. Ce contraste, d’aucuns le mettent sur le compte de l’esclavage, du colonialisme et de l’impérialisme. D’autres, sans ambages, sur l’indolence de l’homme noir, sa paresse, son narcissisme et que sais-je encore ? Seulement, une certitude, entre la Chine, partie de nulle part et l’Afrique, aujourd’hui, il n’y a pas photo.
Malgré les indépendances, l’effondrement du mur de Berlin et donc de la rigidité des deux blocs géostratégiques, l’Afrique, surtout celle au sud du Sahara et le Bénin en particulier n’ont jamais su, comme les dragons de l’Asie, s’affranchir définitivement du joug colonial et prendre leur envol. Mais à Pékin, ce vieux débat n’est pas à l’ordre du jour et ne le sera pas. D’ailleurs, avec les Chinois, pas de temps à perdre sur un passé douloureux. Le plus important, c’est le partenariat gagnant-gagnant avec des pays où les opportunités d’investissement et d’affaires sont énormes. Et quand on sait qu’autant la Chine a besoin des matières premières pour garder le cap sur le plan économique, autant l’Afrique ne peut pas se priver d’une expertise bon marché et des financements chinois plus avantageux, alors, on comprend mieux l’importance du Focac 2018.
Pour ce qui nous concerne, ce sont les enjeux de cet importantissime 7ème Focac pour le Bénin qui nous tiennent à cœur. En clair, à Pékin, le président Talon se rendra pour défendre des investissements acquis et envisageables au profit de son pays. Déjà, il me plairait bien d’entendre, au sortir de ce forum, qu’il y a une possibilité que d’ici quelques années, un tramway relie Cotonou à Abomey-Calavi.
Aussi, l’occasion est-elle unique pour que Talon et ses pairs de la sous-région insistent sur l’urgence du partenariat chinois pour boucler le financement de la boucle ferroviaire. Je n’oublie pas les diligences à faire pour le très attendu aéroport de Glo-Djigbé ou encore d’autres Tours administratives et des stades à construire pour définitivement sceller l’amitié sino-béninoise. Sans vouloir faire la fine bouche, nous avons beaucoup à tirer de l’Empire du milieu. Mais, avant tout, devant ce partenaire privilégié derrière lequel, tous les pays courent, il faut être convaincant. Et donc, à Talon de l’être et pour le Bénin, de saisir sa chance.
Cependant, je serai désolé qu’à moyen terme, le Bénin ne profite pas des multiples opportunités pour se mettre sur les rails du développement. Si la Chine l’a fait, pourquoi pas nous ? Seulement, il serait difficile voire impossible d’y arriver sans un changement de paradigmes. D’abord, notre mentalité, il faut la revoir. Ensuite, notre gestion des biens publics mérite correction. Sinon, toujours tendrons-nous la main et toujours serons-nous pauvres. Après 58 ans d’indépendance, malheureusement, le Focac est une aubaine. Sur une planète devenue un petit village et pour se donner bonne conscience, il y en a qui défendent que nul ne peut se suffire. Mais, pourvu qu’un jour, la roue tourne et que le Bénin soit du bon côté. Pourvu !



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