Editorial : Répartition de compétences !

Angelo DOSSOUMOU 17 septembre 2019

Peu d’Ace 2008 heureux et beaucoup d’âmes à sauver. A l’issue des résultats relatifs à l’évaluation diagnostique, c’est du moins l’impression qui se dégage. D’après les statistiques, pour obtenir l’effectif des enseignants les plus outillés pour transmettre le savoir, il faut diviser le nombre de ceux d’entre eux qui ont pris part aux compositions par deux. Environ 9000, primaire et secondaire confondus, ils frappent à la porte des Ape mais là maintenant, si effectivement, ils méritent leur succès, il va sans dire qu’ils sont comme des denrées rares. Alors, quelle région pour maximaliser les chances de leurs apprenants à facilement acquérir les connaissances indispensables à leur réussite sociale, ne voudra pas se les arracher ?
C’est dire donc qu’après ce tamis qui fait des uns, des enseignants opérationnels et des autres, des cas à revoir, il serait injuste que les autorités éducatives maintiennent encore pour très longtemps le statu quo. Car, avant tout, les enfants du Bénin où qu’ils soient sont les mêmes. Conséquence, entre les différents départements du Bénin, il y a une répartition équitable des heureux des Ace 2008 qui ne manque déjà pas d’intérêt. D’ailleurs, partout où besoin sera, le fonctionnaire est appelé à servir. C’est dire, au vu des résultats de l’évaluation diagnostique, qu’ils sont sans doute les meilleurs et, s’il en est vraiment ainsi, ils devront forcément souffrir d’être aux mains des autorités éducatives, les bons pions à déplacer pour la bonne cause.
A priori, les gouvernants font des efforts dans ce sens. Seulement, la cartographie des résultats aux examens de fin d’année plaide encore pour un rééquilibrage départemental de ces valeurs qui ont choisi la noble vocation d’enseigner. A la vérité, ils sont très souvent, un certain nombre qui affichent leurs prétentions et négocient leur affectation. Sans détour, disons-nous qu’ils mettent tout en œuvre pour ne pas rejoindre des localités. Pourtant, c’est toujours le Bénin. C’est pourquoi, la suite logique de l’évaluation diagnostique doit rimer avec intégrité et patriotisme. De toute façon, il ne devra pas être dit que des 9000 Ace heureux, des régions se sont taillées la part du lion ou encore que par clientélisme, des privilèges ont été accordés.
En somme, s’il est vrai que la rentrée est déjà là et qu’il serait très difficile de véritablement rebattre les cartes sans créer d’autres problèmes, on sait quand même qu’il y a dorénavant une base de données sur laquelle on peut s’appuyer. Et, comme le nombre d’enseignants qu’elle contient n’est pas suffisant pour contenter toutes les demandes, l’erreur à ne pas commettre, c’est d’oublier qu’une gestion rationnelle et transparente de ces compétences, très limitées est indispensable pour éviter les frustrations. Du moins, c’est ce qu’il faut sinon, les écarts entre les apprenants des différentes régions du pays ne feront que s’élargir.
Au total, la joie de voir l’école rouvrir ses portes ne doit pas occulter l’obligation de tenir compte d’une bonne répartition des ressources humaines. Or, voguant entre déficit quantitatif et qualitatif, elle a besoin d’un second souffle pour passer ses moments de tumulte. Quoiqu’il en soit, des enseignants de qualité, cela sied à tous les apprenants. Et donc, que le peu profite à tous.



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