Editorial : Révisions en plein Mondial !

Angelo DOSSOUMOU 14 juin 2018

Amoureux du cuir rond en classe d’examen, un danger nommé Russie 2018 se dresse sur la voie royale de votre réussite. Après quatre ans d’attente, c’est le grand jour, et dans un contexte scolaire très chargé, le Mondial s’ouvre avec tout ce qu’il a d’envoûtant. Un mois de foot en continu, des habitudes bousculées et forcément, des égarements préjudiciables. Et quand vous avez affaire à de vrais passionnés, soyez-en sûr, les révisions risquent fort bien de passer au second plan.
Déjà, conscients de l’ambiguïté du choix, il y en a qui, mordicus, soutiennent qu’un examen se déroule chaque année mais qu’un Mondial, c’est une fois tous les quatre ans. Alors, ils ont beau aimer leurs cahiers et livres, devant certaines affiches, il n’est pas évident qu’ils résistent. Et même si les parents prennent des dispositions radicales, je parie que leurs esprits s’envoleront vers les matchs en cours.
En définitive, pour les footeux en classe d’examen, un Mondial, en pleine année scolaire spéciale, tombe mal. Si normalement, ils devaient mettre le peu de temps à profit afin de brillamment tirer leur épingle du jeu, ils devront, qu’ils le veuillent ou non, désormais composer avec la tentation du sport roi. Elèves brillants ou pas, tant qu’ils sont des mordus du cuir rond, il serait difficile qu’à l’arrivée, leurs résultats définitifs ne soient pas, tout au moins, légèrement impactés par la grand-messe du football.
Ceci, tout simplement parce que Etudes et Passion font rarement bon ménage. Et quand on parle d’addiction au foot, pour un élève qui prépare ses examens, n’allez pas loin pour trouver la déconcentration et la dispersion des énergies. Ailleurs, où le championnat et la participation aux grandes compétitions sont réguliers, ç’aurait été un moindre mal. Malheureusement, ici au Bénin, l’avenir se dessine en pointillé pour un footballeur, à plus forte raison, pour un consommateur de shows footballistiques.
D’où, l’élève en premier ferait mieux de comprendre qu’un dernier petit effort, pour valider neuf mois de sacrifice, est préférable à la satisfaction, en quelques jours, de sa passion. De leur côté, au cours de cette période cruciale, les éducateurs sont face à leurs responsabilités. En principe, pour protéger, guider et conseiller surtout les enfants atteints du virus footballistique, du paramètre Mondial, ils devront normalement tenir compte. S’ils l’ignorent et font confiance à une certaine conscience de ces apprenants passionnés, la surprise peut être désagréable.
Car, très facilement, et même à leur corps défendant, lieu de séances d’étude et de révision sera confondu avec salle téléfoot. Une fois, deux fois, et si les parents n’y prennent garde, toutes les fois, pour à la fin, mettre une croix sur leur capacité à sérieusement briller à l’examen. J’avoue que c’est pénible d’entendre des amis jubiler et savourer en live les dribbles et buts de Messi, Salah, Neymar et Ronaldo. Vraiment, des instants magiques ! Mais, chers élèves, les parents ont beau être laxistes dans leur rôle de veiller sur vous, n’oubliez surtout pas qu’au Bénin, on dit études avant de penser foot. En plein Mondial, à bon entendeur, salut !



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