Editorial : Salubrité administrative !

Angelo DOSSOUMOU 4 mars 2019

Incorrigibles, ils ont le dos au mur. Sanctionnés pour leur négligence et leur légèreté, plus de 2000 agents de l’Etat ont servi de cobaye à la rigueur confortablement installée à la Marina et qui ne s’accommode plus des ‘‘je-m’en-foutismes’’ d’antan. Pas recensés, situation pas clarifiée, ils ont vu leur salaire automatiquement coupé. L’autre a dit qu’on ne badine pas avec la Rupture et que le Béninois têtu a trouvé le Président qu’il lui fallait. Sinon, qu’est-ce qu’ils croyaient ? Laxistes comme ce n’est pas permis, avec le régime en place, leur propre turpitude devrait, tôt ou tard, les rattraper. Du moins, pour ceux d’entre eux non fictifs mais inactifs quand l’heure de se faire recenser avait sonné. Ce qui est sûr, personne ne saurait jeter la pierre au ministère de la fonction publique encore moins à celui de l’économie et des finances d’avoir engagé le combat de la transparence en ce qui concerne l’effectif des agents de l’Etat réellement en activité.
D’ailleurs, ils se seraient fait normalement enregistrer dans la base de données des agents de l’Etat en 2017 et justifier leur statut qu’on ne parlerait pas aujourd’hui de salaire coupé. A la rigueur, éventuellement, de fonctionnaires fictifs dégagés du lot. Et s’il s’en trouve, ces nombreux réfractaires aux réformes et à l’ordre établi aujourd’hui coincés, ils sont difficilement défendables. Car, la rançon de la désobéissance aux injonctions administratives, ce n’est ni plus ni moins que la fermeté qui contraint au respect des décisions hiérarchiques. Autrement, c’est laisser, toujours et grandement, la boîte de Pandore ouverte malgré la ferme promesse de rompre avec un dégoûtant désordre au sein de l’administration publique qui n’a fait que trop durer.
Toutefois, les syndicalistes et les salariés bloqués dans les banques, à cause de leur incivisme, peuvent se réjouir de disposer d’une porte de sortie. Elle s’appelle opération de rattrapage d’enregistrement au ministère des finances. Et donc, s’ils s’y prennent à temps, les doutes sur leur existence seront levés et facilement, ils recouvreront leur salaire. Si malgré tout ceci, il s’avérait qu’il y en a encore qui ne se seraient pas du tout présentés pour remplir les formalités, il n’y aurait plus de mystère à leur sujet. Alors, étant donné que l’enjeu du recensement des fonctionnaires lancé en 2017, c’est la clarification autour du personnel administratif, les insoumis court-circuités feraient mieux d’aider l’Etat à les aider.
D’ailleurs, avec l’option prise de les priver de leur paie mensuelle jusqu’à ce qu’ils régularisent leur situation, ils n’ont plus le choix. Autre temps, autre mœurs. Même si on peut faire au gouvernement le procès de la surprise infligée aux fonctionnaires indélicats, ce qui est sûr, à l’avenir, la leçon sera retenue. Je n’ose pas faire un parallélisme avec la même mésaventure qui est arrivé à certains partis politiques qui se sont retrouvés sans leur certificat de conformité jusqu’à la date de clôture du dépôt des dossiers de candidature. Finalement, ça se devine qu’au Bénin et quels que soit les secteurs, l’anticonformisme est congénital et il faut à tout prix y remédier.
En définitive, dans une République qui se respecte, l’intolérable et l’incivisme n’ont pas leur raison d’être. Heureusement, tout se fait pour qu’il en soit ainsi. Du reste, à quoi ça sert de prendre des décisions, de voter des lois si c’est pour ne pas les respecter ? Heureusement, que du haut de la chaîne étatique, il y a un pionnier qui y tient comme à la prunelle de ses yeux. Comme on peut donc le constater, c’est une nouvelle donne et malheur à qui n’en tiendra pas compte.



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