Editorial : Suivi…Gros souci !

Angelo DOSSOUMOU 10 septembre 2019

Descente hier à l’improviste du ministre du cadre de vie au niveau des espaces verts aménagés de Houéyiho et Missèbo et des mots forts pour déplorer l’irresponsabilité des communes à assurer la propreté de nos villes. Quelques jours plus tôt, c’est Florent Couao-Zotti qui publiait sur sa page Facebook : « Porto-Novo, capitale des ordures ». Je vous épargne ses descriptions et commentaires acerbes. Revenant à Cotonou, l’autorité ministérielle déçue du délabrement total des endroits visités, a laissé entendre que l’Etat central ferait bien de reprendre la main de la gestion des sites en attendant que la mairie ne soit prête. Imaginez qu’après à peine un an de suivi par la municipalité de Cotonou, des lieux de récréation financés avec l’argent du contribuable soient devenus des dépotoirs. Il va sans dire que cela pose un véritable problème d’appropriation par les élus locaux et les populations des infrastructures sociocommunautaires.
Sinon, quand les actes d’incivisme ne sont jamais loin de tout ce qui est public, seul le suivi rigoureux et l’implication des bonnes volontés arrivent à imposer la raison aux semeurs du désordre. D’ailleurs, relativement à cette visite du ministre du cadre de vie à Houéyiho et Missèbo, l’excuse trouvée par le maire par intérim de Cotonou, est celle de la défaillance. Evidemment, sur toute la ligne, les élus locaux n’ont pas joué leur rôle. C’est donc tout à fait normal, que des récriminations autour des Chaussées ensablées, des espaces publics pris d’assaut, on en soit aujourd’hui aux villes qui ont en horreur l’esthétique et c’est bien dommage.
Mis à part le gâchis orchestré sur les espaces verts de Missèbo et Houéyiho, étant donné ces sempiternelles défaillances en matière de suivi de nos infrastructures publiques par les autorités locales, le ministre Tonato s’est d’ores et déjà inquiété du sort qui sera réservé à l’asphaltage en cours sur l’ensemble du territoire national. Car, en principe, à la fin des travaux, à court et moyen termes, le suivi et l’entretien de ces voies devraient incomber aux communes. Mais, avec ces patentes et récurrentes démissions dans ses prérogatives, je parie qu’en temps opportun, l’Etat central avisera.
Ce faisant, la nature a horreur du vide. Et, ce serait une demi-surprise, qu’après autant d’investissements pour doter nos villes d’asphaltage et vu ce suivi pour leur assurer une bonne longévité qui peut encore faire défaut, le gouvernement ne prenne ses responsabilités. Du moins, si l’attitude des élus locaux à constamment oublier de jouer leur partition dans le suivi des infrastructures ne change pas, ils peuvent prétexter du manque de moyen, de l’effectif réduit des agents de Police Républicaine et municipale, il est clair que les gouvernants n’auront pas d’autre choix que de passer à une autre alternative.
Pour l’instant, il serait prétentieux de vouloir devancer les faits. Mais, pour celui qui sait lire entre les lignes, l’intention au niveau de l’Etat central est nettement affichée : la salubrité à tout prix. En un mot, peu importe la formule, le résultat doit être au bout. Et quand on sait combien l’asphaltage tient à cœur au régime en place, c’est bien parti pour qu’au-delà des instances infra communales mises en place par la loi pour le suivi des réalisations, d’autres propositions concrètes prennent corps. Pourvu que ce soit les meilleures.



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