Editorial : Taux encourageant !

Angelo DOSSOUMOU 17 juin 2019

56,72%. Ce taux d’admissibilité au Bepc 2019 n’est certes pas ronflant mais, c’est assez suffisant pour l’apprécier à sa juste valeur. Tombés en fin de semaine dernière, les résultats de l’examen pour l’obtention du premier diplôme du premier cycle témoignent que nous n’avons pas tort de croire que les ingrédients étaient réunis pour donner un nouvel élan à l’éducation nationale. Du moins, avant les épreuves orales et sportives de ce jour, les statistiques dévoilées par la Direction des examens et concours battent en brèche les options qui ont prévalu ces dix dernières années.
A l’arrivée, le monde éducatif retiendra qu’en 2019, la perspicacité pour une année scolaire sans grève ajoutée aux résolutions qui ont accouché de la doublette efficacité et célérité ont été fécondes. Dans l’ensemble, 8 départements sur 12 ont réussi à dépasser la barre des 50%. Le Zou, les Collines, le Mono et l’Alibori ferment la marche mais avec des taux de réussite qui ne sont pas du tout ridicules. Bien vrai qu’entre les 56% affichés au plan national et l’intervalle 43-39% proposé par les canards boiteux, il y a encore du chemin à faire. Mais quand on regarde d’où sont partis certains départements, il y a des raisons de certifier qu’un rééquilibrage des compétences en matière d’enseignement afin que des Béninois dits de l’intérieur ne soient pas lésés est en marche. La preuve dans le peloton de tête, le Borgou, l’Atacora et la Donga sont de bonnes surprises qui ne laissent personne indifférent.
D’ailleurs, de mémoire d’homme, c’est la première fois, à ce que je sache, que le Borgou devance tous les autres départements dans le classement des statistiques à un examen national. Plus de 68% et devant le Littoral, c’est le signe que sur le terrain, il s’est véritablement passé quelque chose. En réalité, et à l’époque, cela avait sérieusement fait grincer les dents, mais il faut reconnaître aujourd’hui que les mutations des enseignants ne sont pas étrangers aux différents résultats obtenus par les élèves dans les départements jadis délaissés à dessein. Sans vouloir entrer dans les détails, on peut désormais penser qu’il y avait une relation de cause à effet entre les classements peu reluisants longtemps affichés par des départements et la qualité du corps enseignant.
Sinon, même si c’est sur la durée qu’on peut véritablement tirer des conclusions, ce qui est sûr, le hasard n’existe presque pas. D’ailleurs, un dernier ne devient pas premier du jour au lendemain sans qu’il y ait eu un formatage ou si vous voulez une thérapie adéquate. Maintenant, en procédant ainsi, cela permettra de créer l’émulation. Car, je parie que le Littoral et l’Atlantique à qui le Borgou a ravi la vedette ne voudront plus se faire conter l’événement et ce sera tant mieux.
L’autre chose à souligner et ce n’est pas anodin, c’est l’implication personnelle de certains acteurs politiques à accompagner les candidats de leur localité avec des Travaux dirigés sponsorisés. Enfin, une année scolaire sans grève, des enseignants de qualité au rendez-vous et équitablement répartis sur l’ensemble du territoire national et nous voilà partis, en matière de statistiques des résultats des examens pour une compétition saine entre les différents départements. Aujourd’hui, grâce à un management irréprochable, c’est le Borgou qui est à l’honneur et c’est un exemple à suivre.



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