En toute sincérit : Jusqu’à combien de coups ?

La rédaction 10 juillet 2020

C’est beau de faire l’amour ? Je m’amuse à comparer l’acte à un dîner de gala. Les petits plats sont mis dans les grands pour un plaisir exceptionnel. Atteindre le septième ciel, le paroxysme de l’amour. Pas facile d’y arriver, un peu comme quand on veut aller loin et qu’on ménage sa monture. Il faut y mettre en quantité et en qualité d’un petit peu de tout. Le cadre, la toilette, les petites attentions, les caresses des parties les plus visibles au presque invisibles, la langue, les dents, les doigts tout est mis à contribution. Quand on s’y prend bien, en mettant tout ce qu’il faut, quand il le faut et comme il le faut, la dose d’adrénaline monte, chacun prend son pied et après silence radio…C’est le premier coup, seriez-vous prêt pour un deuxième ? Un troisième ou plus encore ?
Le sexe est probablement l’une des choses les plus agréables au monde… Mais parfois il est un peu difficile d’enchaîner plusieurs coups. C’est valable aussi bien pour le corps masculin que féminin. C’est certainement à juste titre qu’il est conseillé d’observer un temps de récupération. Des fois, les contraintes physiques peuvent contrarier les passions les plus enthousiastes. Il y a presque toujours deux cas de figures. Monsieur veut encore, madame n’est pas prête. Madame n’a pas encore pris sa dose et monsieur ronfle. Problème récurrent dans les couples.
Souvenez-vous du film ivoirien sorti en 1989 réalisé par Henri Duparc « Bal poussière ». l’acteur principal , Demi-dieu, riche cultivateur d’ananas dans un village ivoirien, Alcaly mène une vie paisible auprès de ses cinq femmes ; jusqu’au jour où il fait la connaissance de Binta, une étudiante rebelle. Binta refuse fermement cette union, que ses parents approuvent, poussés par la montagne de présents faite par leur futur gendre. Elle finit par accepter mais à certaines conditions. Elle instaure par exemple comme règle qu’à chaque fois qu’il aura envie d’elle il devra dire « belote ». Si elle est d’accord elle répond « rebelote » ; mais si elle ne veut pas, elle répond « je passe ». Combien de fois Demi-dieu ne fut-il pas furieux et violent quant à la suite de son belote sa nouvelle femme lui lance « Je passe ». Pour le richissime paysan, la femme doit toujours répondre à l’appel de son époux.
Petite curiosité : qui réclame le second round ? Qui est donc l’insatiable du duo ? Elle ou lui ? Il y a de ces hommes qui cherchent à prouver à la femme qu’ils sont efficaces et qu’ils assurent. Sans même demander l’avis de leur partenaire, ils enchaînent coup sur coup. Une sorte de maltraitance sexuelle que la femme ne dénonce presque jamais. Elle s’y plait bien, diront certains. Mais ce n’est pas toujours le cas. Drôle de torture physique et psychologique procurant tout de même du plaisir. Signe dans l’opinion publique de la bonne santé sexuelle de l’homme. Et quand c’est la femme qui pousse l’homme à donner encore un peu plus, elle veut encore et encore, elle est traitée de tous les noms. Des femmes du genre quand bien même je n’exclus pas qu’il en existe, considérant qu’il faut un peu de tout pour faire un monde, j’ose croire qu’elles sont peu nombreuses. Le plus souvent les femmes mettent plus de temps à être vraiment chaudes comparativement aux hommes. Avec elles il faut utiliser toutes les possibilités, ça compte aussi comme « faire l’amour » ! Tant que vous pensez à son plaisir, vous êtes dans la bonne direction. Elles y arrivent même si ça prend du temps.
Quand on parle d’acte sexuel, la quantité ne prime pas forcément sur la qualité. Puisez dans ces petits secrets de nos jeunes années libertines. Ne vous dites pas que faire l’amour, c’est uniquement votre sexe en érection. Je vous rappelle aussi que faire l’amour, avant de devenir un jeu, un plaisir, un délire, une compétition, un défi avec votre copine pour battre le record d’orgasmes, a une fonction reproductive. C’est aujourd’hui qu’on le fait pour prouver son attachement, pour mieux nous endormir, pour nous réconcilier.
Zakiath LATOUNDJI



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