En toute sincérité : Code électoral, enfin l'épilogue ?

François MENSAH 10 avril 2013

Les députés béninois ont adopté par soixante onze voix pour, zéro abstention et deux contre la proposition de loi portant code électoral en République du Bénin. L’adoption de ce texte constitue un grand pas à mettre à l’actif des parlementaires qui ont su jouer leur rôle de représentants du peuple. Ce texte constitue en effet une véritable avancée démocratique pour la nation entière puisqu’il regroupe en un seul document législatif et en une seule référence juridique uniforme, la législation électorale en vigueur au Bénin. Les nombreuses innovations apportées par la nouvelle loi devraient désormais permettre aux Béninois de rompre avec certaines habitudes rétrogrades en matière d’organisation d’élections. Ce grand pas est naturellement l’œuvre des députés qui ont su taire leurs divergences d’opinions et leurs querelles pour donner la priorité à l’intérêt supérieur de la République. Les nombreuses innovations apportées au processus électoral en disent long sur le méticuleux travail effectué par la représentation nationale. L’Etat dispose désormais d’une Commission électorale nationale composée de cinq membres dont deux seront issus de la majorité et deux de la minorité parlementaire et un provenant du milieu judiciaire local. Cette répartition plus ou moins équitable des sièges au sein de l’organe chargé de gérer les différents scrutins organisés au Bénin devrait normalement mettre fin à certaines allégations liées à la composition de la Commission électorale nationale autonome. Mieux, des dispositions ont été également prises afin de favoriser la connaissance des premières tendances dès le soir du vote pour éviter d’éventuelles manipulations des chiffres par la suite. Les commissions intermédiaires et de surcroît budgétivores telles que les Ced, les Cec et les Cea ont été finalement supprimées dans le but de réduire de façon considérable les dépenses liées à l’organisation des élections au Bénin. Ce vote responsable des députés doit en toute sincérité forcer l’admiration de leurs compatriotes qui devraient comprendre à travers leur choix qu’ils sont préoccupés par le règlement de certaines priorités liées à la bonne marche de la mère patrie. En faisant de cette loi une réalité, Mathurin Nago et ses pairs, toutes chapelles confondues, ont démenti les assertions de certains sceptiques qui ne les croyaient pas capables de tourner la roue de l’histoire en temps utile. Ce nouveau texte tombe à pic à quelques années de la tenue du scrutin législatif de 2015 et des élections présidentielles de 2016. Ceci, après le report des communales de cette année. Les députés qui n’ont toujours pas réussi à corriger la Liste électorale permanente informatisée ont désormais un nouveau défi à relever. L’examen et la correction de la Lépi devraient faire office de priorité pour les parlementaires qui ont l’occasion d’évacuer ce fâcheux dossier et de satisfaire leurs compatriotes qui doivent accomplir leur devoir citoyen sans grosse difficulté. Les députés béninois ont déjà franchi une grande étape dans le processus d’organisation des élections. La correction de la Liste électorale permanente informatisée pourrait mettre fin au feuilleton des élections mal organisées et qui produisent des dirigeants mal élus. La balle est dans le camp des députés qui, après avoir affiché dans un premier temps leur bonne foi, doivent aller au bout de leur mission. Il y va du bonheur des populations qui depuis des années, réclament un dispositif électoral crédible et ponctuel.



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