En toute sincérité : Week-end macabre !

François MENSAH 1er juillet 2013

Un dimanche noir a marqué la fin de ce mois de Juin au Bénin. La localité de Gouti a été le théâtre d’un grave accident de la route qui a été sans pitié pour les pauvres passagers. Le bilan du sinistre en dit d’ailleurs long sur la gravité du choc, six personnes sont passées de vie à trépas alors que 29 de nos concitoyens ont été blessés. Le temps de pleurer les morts qui ont été sacrifiés sur l’axe Porto-Novo-Bohicon dans la commune d’Adjohoun, et mes concitoyens ont très vite été surpris par un autre drame qui s’est produit à Porto-Novo. Un bus quittant la capitale pour Cotonou s’est retrouvé dans la lagune avec comme bilan un nombre incalculable de morts. Ces faits, dont les caractères lugubre et triste ont ému toute la République, ont été malheureusement accompagnés par une bataille rangée entre un groupe de militaires et les populations à Sèmè-Kpodji. Des blessés graves ont été également enregistrés à ce niveau. Le scénario rocambolesque de Gouti, l’aventure tragique de Porto-Novo et l’épilogue sinistre de Sèmè-Kpodji ont donc transformé le week-end qui en principe s’annonçait paisible, en période agitée et sanglante. Le sang a coulé, des familles ont été décimées par l’imprudence des conducteurs et l’état défectueux des infrastructures routières mises à leur disposition. Hélas, comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que les forces de répression, pour régler des comptes personnels, jettent leur dévolu sur de pauvres populations. Les Béninois en auront eu pour leur dose, ils ont passé un week-end amer et triste couronné par une succession d’événements inattendus et macabres. S’il est vrai que les circonstances n’ont guère épargné nos concitoyens qui ont été mortellement et accidentellement atteints par la furie du tristement célèbre pont de Tovègbamè et la colère des eaux de la lagune de Porto-Novo, il faut tout de même déplorer la descente malencontreuse d’un groupe de militaires dans la commune de Sèmè-Kpodji. La République aurait pu se passer de ce drame qui en réalité a offert au pays une nouvelle dose de tristesse et d’amertume. Ce dimanche noir, macabre, sinistre, lugubre et tragique devrait rappeler à nos consciences qu’il y a des priorités qui devraient surpasser des questions liées à une quelconque modification de la Constitution ou à la mise en place d’une Commission devant vérifier la gestion de certains élus locaux. L’urgence se trouve ailleurs. Une prise de conscience des risques courus sur nos routes, un meilleur comportement au volant et la construction puis l’entretien des infrastructures routières nous auraient épargnés des larmes de ce dimanche sanglant et affligeant. Apprenons à définir nos priorités, cela nous fera du bien. Un changement radical s’impose dans nos habitudes et une véritable refondation doit s’intégrer à nos attitudes. Ce ne serait pas une mauvaise idée.



Dans la même rubrique