En vérité : 100 jours dans les communes

Moïse DOSSOUMOU 22 septembre 2020

100 jours déjà qu’ils sont à la tête des communes. Elus ou désignés, ils apprennent, non sans peine, à faire leurs preuves. Les maires qui ont pris service au lendemain des municipales et communales du dimanche 17 mai dernier ont du pain sur la planche. Partagés entre les urgences et les priorités, ils ont la lourde responsabilité de satisfaire au mieux les attentes de leurs administrés. Chefs d’orchestre, leur rôle est de conduire les acteurs locaux placés sous leur responsabilité à satisfaire les desiderata des communautés qui manquent de tout. Si, malgré la présence du pouvoir central, il a fallu faire l’option de la décentralisation, c’est pour mieux prendre en compte les besoins des communautés en les impliquant dans le processus de prise de décisions. Les maires et leurs collaborateurs sont donc astreints à une obligation de résultats, même si, hélas, les moyens manquent cruellement à l’appel.
Dans nos communes, tout est à faire ou à refaire. C’est à croire que rien ou presque n’a bougé depuis que la machine des gouvernements locaux a été remise en service courant 2002-2003. Les infrastructures marchandes et routières devant servir à renflouer les caisses des communes sont dans un piteux état. Les populations appelées à participer à l’effort de mobilisation de ressources ne sont pas souvent disposées à mettre la main à la poche parce que suffisamment éprouvées par la lutte pour la survie. Dans le même temps, elles sont dans l’attente d’actions urgentes devant changer progressivement leurs conditions de vie. Face à tant de pressions et au vu du constat du faible renflouement des caisses, les maires se tournent vers le pouvoir central. En dépit des instruments d’appui mis en place par le gouvernement, d’incessants plaidoyers, dont la finalité est l’essor des communes, ne cessent de lui être adressés.
C’est pourquoi le gouvernement devra veiller à répartir équitablement la richesse afin que toutes les localités en bénéficient. Cela ne fera que soulager les maires qui ne savent où donner de la tête. Mais dans le même temps, ils ne sauraient se servir du prétexte de l’insuffisance des ressources pour justifier d’éventuelles contreperformances. C’est en toute connaissance de cause que les candidats devenus élus municipaux ou communaux puis maires se sont prêtés au jeu électoral. Ils savaient donc dès le départ le challenge auquel ils seraient confrontés en cas de victoire. A eux de retrousser les manches et de se jeter corps et âme dans la bataille du développement local, qui bien qu’exigeante n’est pas moins exaltante. A chacun d’eux de se donner les moyens de leurs ambitions. Le gouvernement qui a également son cahier de charges et qui est aussi confronté à la rationalisation des ressources ne sera pas tout le temps au chevet des communes.
En 100 jours, une poignée de maires se sont signalés de fort belle manière. A Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou ne cesse de s’illustrer dans la lutte contre la mafia foncière tandis qu’à Porto-Novo, Charlemagne Yankoty a déclaré la guerre à l’évasion des ressources dans les gares routières. Dans la cité des Kpétoni, Malick Gomina a pris fait et cause pour la salubrité de son territoire. Bibiane Adamazè Soglo a misé par contre sur la promotion des infrastructures marchandes à Toffo. Par contre, à Cotonou et Parakou, l’attente perdure. L’intérim et la reprise de l’élection du maire ont fait stagner les affaires locales. Maintenant que tout est rentré dans l’ordre dans les deux cités, place aux actions de développement. Car, aujourd’hui plus qu’hier, les maires ont une obligation de résultats.



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