En vérité : 3 ans de présidence Talon

Moïse DOSSOUMOU 8 avril 2019

Ce quinquennat, il l’a voulu exceptionnel. C’est pour cela qu’il l’a placé sous le sceau des réformes. Déjà en tant que candidat, Patrice Talon avait promis qu’il révolutionnerait les pratiques et les habitudes. Tout ceci en seulement cinq ans, puisqu’il avait martelé sans réserve, qu’il ferait, contre vents et marées, un mandat unique à la tête de l’Etat. En trois ans d’exercice du pouvoir, de l’eau a coulé sous le pont. Nous voici à l’heure du bilan à mi-parcours. Et ce n’est pas la matière qui manque pour apprécier les actions de celui qui depuis le 6 avril 2016 préside aux destinées du Bénin. Dans tous les domaines, le gouvernement dit de la rupture a fait des réalisations. Mais ce sont évidemment les réformes qui tiennent le haut du pavé. Au lendemain du Programme d’actions du gouvernement (Pag) lancé en décembre 2016, le pied a été mis sur l’accélérateur.
Opérateur économique de son état, reconnu pour son expertise dans le secteur de la production et de la vente de l’or blanc, Patrice Talon a prouvé sur ce plan qu’il était capable du meilleur. La production qui stagnait autour de 300 000 tonnes a atteint les 700 000 tonnes au terme de la campagne écoulée. Ce boom s’explique par les mesures prises par le gouvernement en intelligence avec le secteur privé pour redonner vie à cette denrée très prisée à l’international. Cette embellie est aussi remarquable au niveau de l’administration des finances qui grâce à la dématérialisation fait reculer les frontières de la corruption. Que dire de la mobilisation des ressources internes ? Les Béninois contribuent mieux que par le passé du fait de l’institution de nouvelles taxes. Les régies financières suivent la cadence avec d’importants apports au Trésor. Que dire de la lutte contre la fraude ? Là encore, les réformes ont produit des résultats.
La commercialisation des faux médicaments combattus sans cesse en est une parfaite illustration. Le secteur pharmaceutique en pleine refonte vient responsabiliser davantage les acteurs. L’Ecole qui a de tout temps été une priorité de tous les gouvernements n’échappe pas à la règle. La bonne nouvelle, c’est l’amélioration de l’offre des cantines scolaires qui permet le maintien des enfants dans le système éducatif. Le pari de la présence régulière des enseignants au poste a été gagné comme dans tous les secteurs de l’administration grâce au retrait puis à l’encadrement du droit de grève. Le tollé et les diverses résistances qui ont découlé de cette réforme n’ont pas fait reculer Patrice Talon. Les débats sur les libertés publiques ont été menés à profusion. Mais le chef de l’Etat épaulé par la Représentation nationale est demeuré dans sa logique. L’épanouissement de la jeunesse n’a pas été occulté dans cette série d’actions. En témoigne la construction en cours de 22 stades communaux.
La sécurité étant primordiale dans la construction du « Bénin révélé », Patrice Talon a osé en créant la police républicaine, un corps unique formé par le jumelage de la gendarmerie et de la police nationales. Cette réforme également a fait beaucoup jaser, mais le chef de l’Etat est resté fidèle à sa ligne. Evoqué comme un programme phare du gouvernement, l’asphaltage des rues secondaires dans les grandes villes prend progressivement corps. A la fin des travaux, il sera plus aisé pour chacun et pour tous de circuler à sa guise. La grande polémique du moment a trait à la réforme du système partisan qui ne permettra pas, cette fois, la tenue d’élections inclusives. Une première depuis 1991. En même temps que des lauriers sont décernés au chef de l’Etat, il y a également, que beaucoup d’erreurs ont été commises en trois ans. Avoir l’humilité de les reconnaître et de les corriger est la marque des grands hommes.



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