En vérité : Au-delà de la Can

Moïse DOSSOUMOU 16 juillet 2019

Elle relève déjà du passé. Certes, cette compétition n’a pas encore livré son verdict. Mais pour les Ecureuils, la Coupe d’Afrique des Nations, édition 2019 est derrière eux. En soi, c’est déjà un exploit qu’ils soient parvenus à l’étape des quarts de finale après avoir affronté les grands du continent. Le Ghana, le Cameroun, le Maroc et le Sénégal ont des équipes redoutables contrairement au Bénin dont les joueurs viennent seulement de démontrer qu’ils sont capables du meilleur si les conditions de leur encadrement sont réunies. Contrairement aux autres éditions où les Ecureuils faisaient piètre figure, cette fois, ils ont su se tirer d’affaire face à des adversaires de taille, qui en temps normal, auraient fait d’eux une bouchée. L’accueil triomphal qui leur a été réservé samedi dernier est le signe que les Béninois sont satisfaits de leur épopée en Egypte. C’est dire que les choses changent dans le bon sens.
Après cette heureuse parenthèse, il est venu le moment de se poser les bonnes questions. La question qui brûle plusieurs lèvres et qui peut-être ne suscitera pas une réponse officielle est relative au coût de cette expédition sur la terre des pharaons. Combien a coûté la participation des Ecureuils à cette Can ? Pour cela, il faut y aller étape par étape. La préparation, le séjour et les primes des joueurs et de tout le staff a été supporté par le budget national. Au nom de la transparence et de la reddition de comptes, les populations ont besoin d’avoir les chiffres. Qu’en est-il de la délégation officielle ? Quid des supporters à qui la somme de un million de nos francs a été promis s’ils parviennent à satisfaire à certaines conditions ? Le gouvernement prône une saine gestion des ressources publiques. Cela doit se matérialiser dans les actes. Cette actualité est une opportunité à ne pas rater par ceux qui nous dirigent.
Outre l’aspect financier, il y a également l’organisation mise en place et qui sert de pilier pour le onze national. Faut-il étoffer le staff technique en faisant appel à des spécialités pointues ? Outre le championnat national, quels sont les viviers possibles dans lesquels de nouveaux talents seront détectés ? Quelle politique sera mise en place pour inciter les Béninois qui jouent ailleurs et dont les qualités sont recherchées par ici à arborer le maillot des Ecureuils ? Comment faire pour mettre en place une équipe véritablement compétitive avec des joueurs qui peuvent rouler le ballon dans tous les compartiments du jeu ? Ce sont là quelques unes des interrogations auxquelles le ministère doit donner des réponses. C’est peu dire que, même sans action d’éclat, les Ecureuils ont fait rêver. A partir de cet instant, il s’agit de travailler pour de meilleurs résultats. Pour ca, il faut un minimum de discipline autant dans la stratégie que dans l’action.
Patrice Talon fier du parcours du onze national en Egypte a clairement exprimé ses ambitions. Après la Can, il vise le Mondial. On ne peut lui reprocher de rêver grand et beau pour son pays. A partir de cet instant, que faut-il faire pour que le Bénin ne descende plus de son piédestal ? Lorsqu’on se fixe un défi, on se donne les moyens de le relever, avec panache si possible. Après l’émotion, il faut se livrer à une introspection en vue de corriger les failles et insuffisances pour de meilleurs résultats. Un statu quo n’arrangerait pas les affaires du Bénin qui vient de faire son incursion là où on ne l’attendait pas. Tout doit se faire désormais avec professionnalisme et efficacité. c’est le moment ou jamais d’écrire les plus belles pages de l’histoire du football béninois.



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