En vérité : Dialogue et accord durable !

Angelo DOSSOUMOU 14 mai 2018

Concertations et négociations collectives sans pression. Solutions à condition…De retour autour de la même table, au lendemain de la suspension de tous les mouvements de grève, gouvernement et syndicats ont désormais rangé derrière eux la crise sociale. Dans une très bonne ambiance, le dialogue, à l’occasion de la première session ordinaire de la Commission nationale permanente de concertation et de négociations collectives au titre de l’année 2018, a été renoué.
Déjà, première bonne nouvelle : pas de boycott. D’après le compte rendu fait par le président de la Commission, le ministre Abdoulaye Bio Tchané, la rencontre a permis aux deux parties de faire le point des avancées. Par ailleurs, elles se sont penchées sur des négociations sectorielles, notamment celles relatives aux secteurs de l’enseignement supérieur, de l’agriculture et des infrastructures et transports.
Mais surtout, une place spéciale a été réservée aux divergences. Après quatre mois de débrayage, elles ne manquent pas. Et aussi longtemps qu’il y aura un employeur et des employés, elles ne manqueront pas. Pour preuve, jeudi prochain, à la clôture des travaux de la session, la situation des enseignants des trois ordres et le Smig seront au menu des négociations. Tout au moins, et pour l’instant, de paralysie de l’administration publique, on ne parle plus.
Certes, à l’Etat et aux citoyens, la longue grève a fait très mal. Et même si, une page est à présent tournée, il suffira d’une contrariété des syndicalistes, pour revivre encore des jours voire des mois d’incertitude. Alors, et c’est une vérité de la Palice, le Bénin n’est pas définitivement sorti de l’auberge. Et donc, reprise du dialogue devrait normalement être un face-à-face de franchise. Sur la table des négociations, tout d’abord, les sujets qui fâchent. Ensuite, des arguments de part et d’autre, et toujours à la fin, un compromis.
Sinon, et on ne le dira jamais assez, la grève, ce n’est pas un jeu. C’est des préjudices aux administrés et d’énormes pertes pour les caisses de l’Etat. Conséquence, au-delà de la reprise des négociations et du climat de paix qui règne actuellement dans le pays, l’idéal est que les partenaires sociaux parviennent à un accord durable. Deux ans, et pourquoi trois ans sans grève ? C’est peut-être un rêve. Mais, ce n’est pas impossible.
A priori, si les deux parties font constamment preuve de bonne foi et développent à chaque rendez-vous, un sens aigu du patriotisme, aplanir, au fur et à mesure, les divergences ne saurait être la mer à boire. N’est-ce pas que vouloir, c’est pouvoir et que l’arme la plus puissante pour sortir d’une crise sociale, c’est toujours et encore, le dialogue ?
En un mot, c’est bien qu’enfin et sans pression, le gouvernement et les syndicalistes discutent en mettant en avant l’intérêt du peuple. Mais, tant que des agissements à équivoque feront planer le spectre des grèves politiques et qui n’ont aucun sens, des quêtes de solutions définitive et légale par le législateur ne seront jamais loin. Pourtant, l’essentiel, c’est, à chaque fois, d’accorder les violons et de poser des pas, fussent-ils petits, pour aller de l’avant. Et surtout, pour qu’aucune partie ne soit perdante. Alors là, la paix sociale permanente et durable au Bénin ne serait pas un mot, mais une vertu cultivée et entretenue. Tout simplement un rêve qui ne peut faire que notre bonheur. Et c’est tant mieux !



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